La situation humanitaire dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, devient de plus en plus alarmante. Des milliers d’habitants de Butare, une grande agglomération du groupement Tongo, ont été contraints de fuir leurs maisons sous la menace des rebelles du M23, associés à des éléments de l’armée rwandaise (RDF). Cet exode forcé est accompagné de violences meurtrières contre des civils.
Une population en fuite face à la menace
Le fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito, Isaac Kibira, a confirmé l’évacuation massive des 22 000 habitants de Butare. Ces derniers ont été sommés de quitter leurs habitations sous prétexte que la zone serait déclarée « opérationnelle » par les rebelles.
« Toute la population quitte précipitamment. Ils se dirigent vers Kabizo, Tongo, Kagando et Bambo. La structure sanitaire de Butare est fermée, abandonnant médicaments et matériels », a déclaré Kibira. Il dénonce une violation grave du droit international humanitaire et appelle à une intervention urgente de la communauté internationale.
Des massacres dans les champs à Kiseguro et Katwiguru
Outre l’exode forcé, des violences ciblées contre des agriculteurs ont été signalées dans les villages de Kiseguro et Katwiguru, dans la chefferie de Bwisha. Selon l’ONG Badilika, au moins vingt cultivateurs ont été tués dans leurs champs entre le 10 octobre et aujourd’hui. Les rebelles interdisent désormais l’accès aux champs, probablement pour dissimuler les traces de leurs exactions.
Patrick Nguka, coordonnateur de l’ONG Badilika, alerte sur les conséquences désastreuses : « Ces villages sont des zones agro-pastorales cruciales pour la survie de Rutshuru et même de Goma. Si cette situation perdure, une famine généralisée pourrait s’installer. »
Appels à l’action de la part des autorités
Lors d’un briefing à Lubumbashi, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a également évoqué les impacts de l’occupation massive par des populations étrangères et rebelles dans les territoires de Rutshuru et Masisi. Il a réaffirmé l’urgence pour le gouvernement congolais et ses partenaires internationaux d’intervenir pour freiner l’expansion du M23.
Un conflit persistant malgré les appels au cessez-le-feu
Malgré les pressions internationales, les rebelles poursuivent leur expansion dans le Nord-Kivu, occupant désormais une dizaine de villages dans le territoire de Walikale. Les appels au cessez-le-feu et au retrait des rebelles restent ignorés, laissant la population civile en proie à des violences systématiques.
Un appel pressant à la communauté internationale
Les autorités congolaises et les organisations locales appellent à une intervention immédiate pour protéger les populations civiles et mettre fin aux exactions du M23. Ces événements rappellent l’urgence de renforcer les mécanismes de paix dans la région des Grands Lacs et d’assurer la sécurité des habitants, victimes innocentes de ce conflit.