Dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 décembre 2024, un tragique incident a eu lieu au site de déplacés de Lushagala, situé dans le quartier Mugunga, à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Un homme, Nicolas Safari, originaire de Sake (territoire de Masisi), a été tué par des bandits armés alors qu’il dormait dans sa cabane.
Les circonstances du meurtre
À environ 3h00 du matin, des bandits ont tiré sur la bâche de la cabane de la victime, la frappant de plusieurs balles. Nicolas Safari a été atteint à la poitrine, au cou et à la main gauche, et est décédé sur le coup. Après l'attaque, les assaillants ont pris la fuite, laissant la victime sans assistance.
Les bandits armés sont souvent pointés du doigt pour des actes de violence dans les camps de déplacés. Toutefois, aucune enquête n’a été ouverte à ce jour sur cet incident, déplorent les proches de la victime.
Un phénomène récurrent dans les camps de déplacés
Cet assassinat n’est pas un cas isolé. Dans les camps de déplacés de Goma, particulièrement ceux autour de la commune de Karisimbi, les violences sont fréquentes. Fin octobre, un couple avait été tué par balle dans le site des déplacés de Bulengo, au quartier Lac Vert. Les wazalendo, une milice locale, sont souvent accusés d’être derrière ces actes de violence, qui incluent meurtres, pillages, extorsions et viols.
Les conditions de vie des déplacés
Les déplacés, principalement originaires des zones en guerre comme Masisi et Sake, vivent dans des conditions précaires, souvent sans une sécurité adéquate. Les armes circulent librement dans ces camps, où l’insécurité est exacerbée par les milices locales et les groupes armés. Les responsables des camps, tels que les chefs des quartiers Mugunga et Lac Vert, ont régulièrement dénoncé cette situation alarmante.
Réactions et mesures des autorités
Le maire de Goma, Kapend Kamand Faustin, a déclaré que des opérations ciblées sont régulièrement menées au sein des camps de déplacés pour lutter contre l’insécurité. Ces actions, dans le cadre de l'opération Safisha Muji wa Goma, ont permis l'arrestation de plusieurs suspects et la saisie d'armes. Ces criminels sont ensuite présentés à la presse avant d'être traduits en justice.
Conclusion
Le meurtre de Nicolas Safari met en lumière l’urgence d’une meilleure sécurisation des camps de déplacés et d’une réponse rapide de la part des autorités pour mettre fin à cette insécurité croissante. La violence qui sévit dans ces sites de refuge pour les victimes de la guerre du M23 continue de provoquer des drames humains, et la population appelle à des solutions plus concrètes pour leur protection.