Un appel à la réflexion scientifique
Lors d’une conférence-débat organisée en collaboration avec l’Université Catholique du Congo (UCC), à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, la CENCO a encouragé les experts, universitaires et acteurs politiques à analyser de manière objective les enjeux liés à une éventuelle réforme constitutionnelle. Sous le thème « La paix et les droits humains en RDC à l’aune de la Constitution du 18 février 2006 : défis et perspectives », les débats ont mis en avant des visions divergentes mais constructives.
Des points de vue variés
Jean-Claude Tshilumbayi Musawu, 1ᵉʳ vice-président de l’Assemblée nationale, a soutenu la nécessité de revisiter la Loi fondamentale, estimant que certains ajustements sont indispensables pour répondre aux défis actuels de gouvernance et de développement.
Delly Sessanga, président du parti Envol, a plaidé pour la prudence, insistant sur le fait qu’une révision ou un changement de la Constitution pourrait compromettre la stabilité du pays. Selon lui, les priorités devraient se concentrer sur la cohésion sociale et le renforcement du vivre-ensemble.
La professeure Arlette Masamuna Silumvumina a élargi le débat en évoquant les droits des femmes, notamment leur accès à l’éducation comme une condition préalable au développement du pays. Elle a souligné qu’une meilleure participation citoyenne des femmes ne peut être garantie sans des mesures concrètes pour réduire leur analphabétisme.
Un débat à fort enjeu politique et social
Cet échange intervient dans un contexte où la question constitutionnelle est devenue un sujet sensible. Le président Félix Tshisekedi a récemment évoqué une "réflexion nationale" sur ce thème, provoquant des réactions diverses. Certains acteurs politiques, comme Lamuka, estiment que la priorité devrait être donnée à l'amélioration des conditions de vie des Congolais, plutôt qu'à un changement de cadre légal.
CENCO : promouvoir la stabilité et les droits humains
La position de la CENCO reste celle d’un acteur neutre et modérateur, encourageant un dialogue basé sur des analyses scientifiques et des consultations inclusives. Pour l’Église catholique, toute décision concernant la Constitution doit servir à renforcer la stabilité, promouvoir la paix et garantir les droits humains en RDC.
Qu’en pensez-vous ? La révision de la Constitution peut-elle être une solution pour relever les défis actuels de la RDC ou risque-t-elle d’aggraver les tensions sociales et politiques ?