Avec l’investiture de Donald Trump pour un nouveau mandat, la RDC s’interroge sur l’avenir de ses relations avec les États-Unis, notamment face aux défis de la rivalité sino-américaine, des conflits à l’est du pays, et des projets stratégiques comme le corridor de Lobito.

Renouer avec une administration Trump peu tournée vers l’Afrique

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait montré un désintérêt manifeste pour le continent africain. Pourtant, Kinshasa espère maintenir l’implication américaine dans des dossiers clés comme :

  1. Le conflit avec le M23 soutenu par le Rwanda, qui menace la stabilité de la région des Grands Lacs.
  2. Les minerais stratégiques, où la RDC joue un rôle central dans la transition énergétique mondiale.
  3. Le corridor de Lobito, projet soutenu par l’administration Biden, auquel les États-Unis ont promis 4 milliards de dollars.

Pour anticiper cette transition, une délégation congolaise menée par Jacques Tshisekedi et Serge Tshibangu a multiplié les rencontres avec des personnalités influentes à Washington, comme J. Peter Pham et Joseph Foltz, espérant influencer la future politique américaine.

Le M23 et les priorités internationales de Trump

Une crainte majeure à Kinshasa est que le conflit dans l’Est de la RDC soit relégué au second plan au profit de crises internationales comme l’Ukraine et Gaza. La précédente administration Trump avait limité son implication en RDC, mais certains responsables congolais espèrent que les promesses de Trump de "mettre fin aux guerres" incluront le conflit imposé par le Rwanda via le M23.

Cependant, l’incertitude demeure. « Tout dépendra des acteurs en poste côté américain et de l’évolution de la situation sur le terrain », explique Mvemba Dizolele, directeur au CSIS.

Minerais stratégiques : la RDC au cœur de la rivalité sino-américaine

La RDC, riche en cobalt et lithium, est un terrain clé dans la compétition entre Washington et Pékin. Alors que l’administration Biden a soutenu des projets comme le corridor de Lobito, Kinshasa espère que Trump poursuivra ces initiatives.

En 2019, les États-Unis avaient poussé Félix Tshisekedi à renégocier les contrats miniers signés avec la Chine sous Joseph Kabila. Bien que ces contrats aient été revisités, Washington n’a pas encore obtenu de gains significatifs. Le corridor de Lobito, qui vise à exporter les minerais congolais via l’Angola, est perçu comme un levier pour réduire la dépendance envers la Chine, mais son avenir sous Trump reste incertain.

L’Agoa et la RDC

Un autre dossier d’importance pour la RDC est l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa). Ce programme, qui facilite les exportations africaines vers les États-Unis, doit être renouvelé d’ici septembre 2025. Si Trump n’a pas exprimé de position claire à ce sujet, Kinshasa espère accueillir le prochain sommet de l’Agoa cette année pour accroître sa visibilité et ses bénéfices économiques.

Quelle stratégie pour Félix Tshisekedi ?

Le président congolais devra naviguer avec prudence entre les intérêts américains et chinois tout en consolidant ses relations avec Washington. La capacité de son administration à maintenir l’attention américaine sur la RDC, notamment via des projets stratégiques comme Lobito et la lutte contre le M23, sera cruciale.

Dans un contexte de rivalité mondiale, la RDC pourrait se positionner comme un partenaire incontournable pour les États-Unis dans la transition énergétique, mais cela nécessitera des concessions et une diplomatie proactive.

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