le Rwanda "regrette" les sanctions imposées par le Royaume-Uni
les qualifiant de « regrettables » dans un communiqué publié mardi 25 février 2025. Ces mesures punitives visent à sanctionner Kigali pour son soutien présumé aux rebelles du M23, qui contrôlent désormais deux grandes villes de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), Goma et Bukavu.
Des sanctions britanniques significatives
Le Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni a dévoilé plusieurs mesures contre le Rwanda, notamment :
La suspension de l’aide financière directe (à l’exception du soutien aux populations les plus pauvres).
L’arrêt de la participation de hauts responsables britanniques à des événements organisés par le gouvernement rwandais.
La suspension de la coopération en matière de défense.
Ces sanctions s’inscrivent dans un contexte où le Rwanda est accusé de soutenir les rebelles du M23, un groupe armé qui a intensifié son contrôle territorial dans l’Est de la RDC depuis décembre 2024, s’emparant des capitales provinciales de Goma et Bukavu.
La réponse du Rwanda
Dans un communiqué, le ministère rwandais des Affaires étrangères a réagi en déclarant que ces mesures « n’aident en rien la République démocratique du Congo et ne contribuent pas non plus à trouver une solution politique durable au conflit ». Le gouvernement rwandais a également affirmé qu’il était « déraisonnable » d’attendre du Rwanda qu’il compromette sa sécurité nationale et celle de ses citoyens.
Bien que le Rwanda ne nie ni ne confirme explicitement son soutien au M23, les preuves accumulées par la communauté internationale, y compris les rapports des Nations unies, pointent vers une implication directe de Kigali dans le conflit.
Des sanctions américaines en parallèle
Ces sanctions britanniques interviennent peu de temps après que les États-Unis ont également pris des mesures contre le Rwanda. L’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain a annoncé des sanctions économiques contre James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale et ancien commandant de l’armée. Selon les autorités américaines, Kabarebe jouerait un rôle central dans le soutien apporté par le Rwanda aux rebelles du M23.
Un conflit qui s’enlise
Le groupe M23, qui avait été militairement vaincu en 2013, a repris ses activités en 2021 et a depuis intensifié son contrôle territorial dans l’Est de la RDC. Les récentes avancées des rebelles ont exacerbé la crise humanitaire dans la région, avec des milliers de déplacés et des violations massives des droits de l’homme.
La communauté internationale, longtemps critiquée pour son inaction, semble désormais déterminée à faire pression sur le Rwanda. Les sanctions britanniques et américaines s’ajoutent aux efforts de l’Union européenne, qui envisage également des mesures punitives contre Kigali.
Quel avenir pour la région ?
Alors que les sanctions se multiplient, la question qui se pose est de savoir si elles suffiront à infléchir la position du Rwanda et à mettre fin au conflit dans l’Est de la RDC. Pour l’instant, Kigali maintient son discours, rejetant la responsabilité de la crise sur le gouvernement congolais et les faiblesses de l’État en RDC.
Cependant, avec une pression internationale croissante, le Rwanda pourrait être contraint de revoir sa stratégie. Reste à savoir si ces mesures aboutiront à une solution politique durable ou si elles risquent d’envenimer davantage les relations entre les deux pays voisins.
En attendant, la population de l’Est de la RDC continue de payer un lourd tribut, pris en étau entre les rebelles, les forces gouvernementales et les ingérences étrangères.