Alors que la République démocratique du Congo (RDC) traverse une crise sociopolitique et sécuritaire sans précédent, marquée notamment par l’agression rwandaise dans l’Est du pays, l’ancien président Joseph Kabila et son parti, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), semblent nourrir l’ambition de reprendre le pouvoir.

Un retour en force sur la scène politique

Dans une vidéo publiée mardi 25 février 2025 sur les réseaux sociaux et devenue virale, Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, a galvanisé les troupes du parti en déclarant : « Vous ne savez pas ce que le chef fait chaque jour pour que l’on revienne au pouvoir. » Ces propos, adressés aux cadres du PPRD, ont relancé les spéculations sur les intentions de Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC pendant 18 ans avant de céder le pouvoir à Félix Tshisekedi en 2019.

Par quel mécanisme Joseph Kabila veut-il revenir au pouvoir ?

La question de savoir comment Joseph Kabila compte reprendre le pouvoir reste entière. Accusé par le président Félix Tshisekedi d’être le véritable commanditaire de la rébellion de l’AFC-M23, Kabila est-il prêt à recourir à la force pour revenir aux affaires ? Cette hypothèse, bien que troublante, ne peut être écartée dans un contexte où la violence armée est souvent utilisée comme moyen de pression politique en RDC.

Cependant, sur le plan constitutionnel, Joseph Kabila, devenu sénateur à vie après deux mandats présidentiels, ne peut prétendre à un troisième mandat. Lui et sa famille politique se sont toujours opposés à la réforme constitutionnelle envisagée par Félix Tshisekedi, qui aurait pu ouvrir la voie à une nouvelle candidature.

Le PPRD en ordre de bataille pour 2028 ?

Pour certains analystes, l’objectif du PPRD serait de se remettre en ordre de bataille en vue des élections de 2028. Cependant, cela se ferait probablement avec un autre candidat que Joseph Kabila, comme ce fut le cas en 2018, lorsque Ramazani Shadary, dauphin de Kabila, avait été désigné comme candidat du parti face à Martin Fayulu, Félix Tshisekedi et d’autres prétendants.

Kabila cherche-t-il à légitimer la rébellion ?

Dans une récente tribune publiée dans le journal sud-africain Sunday Times, Joseph Kabila a critiqué la gouvernance de son successeur, Félix Tshisekedi, qu’il accuse d’être à l’origine de la crise actuelle. Selon lui, la crise que traverse la RDC depuis 2021 est avant tout politique, sociale, morale et éthique, avant d’être sécuritaire et humanitaire. Il a même qualifié le régime de Tshisekedi de « tyrannique ».

Ces déclarations, combinées à la vidéo de Ramazani Shadary, laissent penser que Joseph Kabila cherche à repositionner son parti sur l’échiquier politique et à légitimer une éventuelle opposition armée ou politique.

Un retour au pouvoir, mais comment ?

La grande question qui se pose est de savoir comment Joseph Kabila et le PPRD comptent revenir au pouvoir. Si la voie constitutionnelle semble fermée pour Kabila lui-même, le parti pourrait miser sur un nouveau candidat pour les élections de 2028. Parallèlement, les accusations de soutien à la rébellion du M23 et les critiques acerbes contre le régime Tshisekedi pourraient être des stratégies pour déstabiliser le pouvoir en place et préparer un retour en force.

Un avenir politique incertain

Le retour de Joseph Kabila sur la scène politique congolaise suscite autant de craintes que de questions. Alors que certains y voient une opportunité de renouveau politique, d’autres redoutent une escalade de la violence et une exacerbation des tensions dans un pays déjà fragilisé par des décennies de conflits.

Une chose est sûre : Joseph Kabila et le PPRD n’ont pas dit leur dernier mot. Leur ambition de revenir au pouvoir, qu’elle passe par les urnes ou par d’autres moyens, pourrait redéfinir le paysage politique congolais dans les années à venir. Reste à savoir si la population, lasse des crises à répétition, sera prête à leur donner une nouvelle chance.

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