Alain-André Atundu, ancien porte-parole de la majorité présidentielle sous le régime de Joseph Kabila, a réagi à la récente tribune de l’ancien président publiée dans les médias sud-africains. Dans une analyse sans concession, il a soutenu les accusations du président Félix Tshisekedi concernant les liens entre Joseph Kabila, l’AFC (Alliance des Forces du Changement) et le M23, tout en dénonçant l’immoralité de la position de Kabila face à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Des connexions révélées par le temps
Atundu a affirmé que le temps a fini par révéler les liens profonds entre Joseph Kabila et le M23. « Logiquement, c'est le temps qui nous révèle le lien profond qu'il y a entre le président Kabila et le M23, et il l'a dit dans sa tribune », a-t-il déclaré. Il a également souligné que le président Tshisekedi avait raison de pointer du doigt ces connexions.
« Le président Tshisekedi avait raison de dire qu'il y a des connexions sérieuses entre le président Kabila, l'AFC et le M23. Au fait de l’analyse géopolitique, il faut le savoir. Il ne faut pas se cacher la vérité, ni par pudeur, ni par respect humain », a-t-il ajouté.
Un choix entre la patrie et le Rwanda
Pour Atundu, la situation actuelle oppose deux camps : celui de la patrie, représenté par le président Tshisekedi, et celui du Rwanda, soutenu par Kabila et ses alliés. « La vérité, c'est que l'AFC, le M23, et tous ceux qui les soutiennent œuvrent sous la responsabilité de Kagame et du Rwanda. Les autres qui veulent reconquérir l'indépendance de la République travaillent sous la houlette du président Tshisekedi. Donc, nous nous trouvons entre le camp de la patrie et le camp du Rwanda. Il faut choisir », a-t-il expliqué.
L’immoralité de Joseph Kabila
Atundu a vivement critiqué l’attitude de Joseph Kabila, qu’il juge immorale. Il a déploré que l’ancien président n’ait exprimé aucune compassion pour les populations du Kivu, victimes des atrocités commises par le M23.
« Le président Kabila n'a pas eu un seul petit mot de compassion pour les atrocités subies par les populations du Kivu. Aucun mot de compassion, sinon, la souffrance à récupérer le pouvoir, d'après sa tribune », a-t-il déclaré.
Il a également fustigé l’idée de Kabila selon laquelle le M23 aurait des revendications légitimes. « Lorsqu'il dit que le M23 a des revendications légitimes, mais que dit la constitution lorsqu'on a des revendications légitimes ? La constitution dit de prendre les armes ? Au contraire, la constitution dit dans son article 64 que le peuple doit se lever contre celui qui veut prendre le pouvoir par les armes », a-t-il rappelé.
Un appel à l’unité nationale
Atundu a exprimé sa déception face à la sortie médiatique de Joseph Kabila, estimant que l’ancien président aurait dû appeler à l’unité nationale plutôt qu’à la division.
« Aujourd'hui, ce que le peuple congolais attend d'un ancien président de la République, par ailleurs, sénateur à vie, c'est d'appeler les gens à se mettre derrière Tshisekedi pour bouter l'ennemi dehors et créer les conditions pour que nous réfléchissions. Sinon, c'est faire l'œuvre de l'étranger », a-t-il affirmé.
Il a également rappelé que le statut d’ancien chef de l’État impose des obligations de loyauté envers le pays. « Les impératifs de son statut lui interdisent d'avoir partie liée avec l'étranger. Son statut d'ancien Chef d'État ne pouvait pas marcher contre notre pays », a-t-il insisté.
Une question de légitimité démocratique
Enfin, Atundu s’est interrogé sur les motivations de Joseph Kabila à vouloir revenir au pouvoir de manière non démocratique.
« Pourquoi le président Kabila, qui a cédé le pouvoir de façon démocratique à la suite de la victoire du président Tshisekedi, n'attend-il pas la fin du mandat du président de la République pour se remettre dans le jeu ? Pourquoi veut-il remplacer un pouvoir démocratique par un pouvoir despotique du type FPR CE ? », a-t-il demandé.
Conclusion
Alain-André Atundu a clairement pris position en faveur du président Tshisekedi, tout en dénonçant les manœuvres de Joseph Kabila et ses alliés. Selon lui, la priorité doit être de mettre fin aux atrocités dans l’Est du pays et de préserver l’unité nationale, plutôt que de se livrer à des calculs politiques qui ne font qu’alimenter la crise.
Cette analyse reflète les tensions politiques qui continuent de diviser la RDC, alors que le pays traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente.