Après des mois de refuge dans la ville de Goma, de nombreux habitants retournent à Sake, leur milieu d’origine, situé à l’ouest de Goma, avec l’espoir de tourner la page sur une période marquée par la douleur. Cependant, leur retour est loin d’être un nouveau départ. Ruines, pénuries alimentaires et deuils inachevés rythment leur quotidien dans une cité profondément meurtrie par les affrontements entre les Forces Armées de la RDC et les éléments du groupe rebelle M23.

Shafi Faranga Ramazanu, ancien déplacé du camp de Lushagala à Goma, fait partie de ceux qui tentent de reconstruire leur vie à Sake. À son arrivée, il n’a trouvé que les décombres de sa maison. « Tout ce que j’avais a disparu. Maintenant, je recommence à zéro, mais c’est très difficile », confie-t-il, une pelle à la main, déterminé à rebâtir un toit pour sa famille.

Pour d’autres, la préoccupation immédiate est la menace de famine. « Nos champs ont été ravagés, nos outils détruits. Comment allons-nous nourrir nos enfants ? » s’inquiète une mère de famille, les bras croisés devant un jardin désormais vide. La survie est devenue un défi quotidien dans une région où les infrastructures agricoles sont en ruine.

Le poids du deuil ajoute une dimension supplémentaire à cette épreuve. Beaucoup ont perdu des proches lors des combats. « Nous étions partis précipitamment pour fuir la guerre. Aujourd’hui, nous devons revenir pour enterrer dignement les nôtres », raconte un vieil homme, le regard vide. Entre la nécessité de survivre et le besoin de se reconstruire moralement, les habitants de Sake font face à une double épreuve.

Contraints de quitter Goma par décision des nouvelles autorités, ces déplacés vulnérables ne bénéficient d’aucun accompagnement significatif pour leur retour. « Ces habitants traversent un calvaire pitoyable dans leur milieu d’origine », constatent plusieurs observateurs. Dans un contexte marqué par le manque de soutien, les habitants de Sake ressentent un besoin urgent d’être épaulés par des volontaires et des organisations humanitaires pour alléger leur fardeau et reconstruire leur communauté.

Le retour à Sake, loin d’être synonyme de renaissance, reste un chemin semé d’embûches pour ces déplacés qui aspirent à retrouver une vie digne et stable.



 

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