La Nouvelle Société Civile du Congo (NSCC) a dénoncé, ce mercredi 19 mars 2025, la forte présence militaire et policière dans les sites miniers exploités par des entreprises chinoises, notamment ceux de la société Kimia Mining, dans le territoire de Mambasa, en Ituri. Dans une déclaration relayée par son coordonnateur territorial, Maître Jospin Paluku Mbowa, l’organisation accuse les autorités de privilégier la protection des intérêts économiques étrangers au détriment de la sécurité des populations locales, exposées aux attaques des ADF (Allied Democratic Forces).

Une « injustice sociale » dénoncée

La NSCC qualifie cette situation d’« injustice sociale », soulignant que les forces de l’ordre sont massivement déployées pour sécuriser les activités minières au profit d’entreprises étrangères, tandis que les populations locales sont laissées sans protection face aux violences des groupes armés. « Cette concentration des forces de l’ordre dans les zones minières traduit un manque de nationalisme. Les militaires et policiers sont affectés à la sécurisation d’activités commerciales profitant avant tout à des entreprises étrangères », a déclaré Jospin Paluku Mbowa.

L’organisation déplore que des communautés entières, notamment dans les chefferies de Babila Babombi et Bakwanza, soient exposées aux attaques des ADF, qui se multiplient dans la région. Des violations graves des droits de l’homme, y compris des massacres et des enlèvements, sont signalées quotidiennement, sans que les forces de sécurité ne soient déployées pour protéger les civils.

Un appel à réorienter les priorités sécuritaires

La NSCC exige que les forces de sécurité reviennent à leur mission première : la protection des populations et la défense de l’intégrité nationale. « Nous dénonçons cette injustice et exigeons que les militaires reviennent à leur mission première : la défense de l'intégrité nationale, en intensifiant la traque des ADF. Quant aux policiers, ils doivent se concentrer sur la sécurisation de la population et de ses biens », a martelé Jospin Paluku Mbowa.

L’organisation appelle les autorités à réorienter leurs efforts sécuritaires vers les zones où les civils sont directement menacés par les violences armées. Elle souligne que la priorité devrait être donnée à la protection des populations locales plutôt qu’à la sécurisation des sites miniers exploités par des intérêts étrangers.

Une critique récurrente

Ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent contre la gestion des effectifs militaires et policiers en Ituri. La présence renforcée des forces de l’ordre dans les sites miniers, souvent exploités par des sociétés étrangères, alimente régulièrement des critiques sur la priorité accordée aux intérêts économiques, au détriment de la sécurité des civils.

Les populations locales et les organisations de la société civile dénoncent depuis longtemps cette situation, estimant que les ressources sécuritaires sont mal réparties et que les autorités privilégient les investisseurs étrangers au détriment des communautés locales.

Une région en proie à l’insécurité

L’Ituri, riche en ressources naturelles, est l’une des provinces les plus touchées par l’insécurité en RDC. Les groupes armés, notamment les ADF, y mènent des attaques régulières contre les civils, provoquant des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire majeure. Malgré la présence des forces de sécurité, les populations locales se sentent abandonnées, estimant que les autorités ne font pas assez pour les protéger.

La dénonciation de la NSCC intervient dans un contexte où les tensions entre les communautés locales et les entreprises minières étrangères sont de plus en plus vives. Les populations accusent ces entreprises de profiter des ressources naturelles sans contribuer au développement local, tout en bénéficiant d’une protection militaire et policière disproportionnée.

Les défis à venir

Pour répondre aux préoccupations de la NSCC et des populations locales, les autorités congolaises devront rééquilibrer leurs priorités sécuritaires. Il sera essentiel de garantir que les forces de sécurité protègent les civils tout en assurant la stabilité nécessaire pour les investissements économiques.

Cependant, dans un contexte de ressources limitées et de défis sécuritaires complexes, cette tâche s’annonce difficile. Les autorités devront également s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité, notamment la pauvreté, le chômage et les tensions intercommunautaires, pour parvenir à une paix durable dans la région.

Une lueur d’espoir ?

La dénonciation de la NSCC rappelle l’urgence de protéger les populations civiles et de garantir une répartition équitable des ressources sécuritaires. En attendant, les communautés de l’Ituri, prises au piège de l’insécurité et des violences, attendent toujours une réponse concrète des autorités pour leur offrir la protection et la stabilité dont elles ont tant besoin.

La situation en Ituri illustre les défis auxquels fait face la RDC dans sa quête de paix et de développement. Pour que les richesses naturelles du pays profitent à tous, il sera essentiel que les autorités trouvent un équilibre entre la protection des investissements étrangers et la sécurité des populations locales.

LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top