Lors de la clôture de la 57e session de la Conférence des ministres du Commerce extérieur, des Finances, du Plan et du Développement, tenue à Addis-Abeba en Éthiopie, le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, a appelé les pays africains à renforcer les chaînes de valeur et les Zones économiques spéciales (ZES) pour accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Il a également obtenu le soutien des autres ministres africains face à l’agression rwandaise, un sujet qui reste au cœur des préoccupations régionales.
Un plaidoyer pour la sécurité et le développement
Dans son allocution, Julien Paluku a souligné l’importance de se concentrer sur des secteurs stratégiques tels que la sécurité, l’agriculture et l’énergie, essentiels pour créer un environnement propice au commerce intra-africain. « Sans sécurité, sans une agriculture robuste et sans une énergie fiable, il sera difficile de réaliser pleinement les ambitions de la ZLECAF », a-t-il déclaré.
Le ministre a rappelé que la stabilité et le développement économique sont indissociables, surtout dans un contexte où la RDC fait face à des défis sécuritaires majeurs, notamment l’agression rwandaise et les activités des groupes armés dans l’est du pays. Il a appelé à une coopération renforcée entre les pays africains pour faire face à ces défis communs.
Le soutien des pays africains face à l’agression rwandaise
Julien Paluku a profité de cette tribune pour évoquer la situation sécuritaire en RDC, obtenant le soutien des autres ministres africains face à l’agression rwandaise. Cette question, qui reste d’actualité dans la région, a trouvé un écho favorable parmi les participants, conscients des répercussions de l’instabilité en RDC sur l’ensemble du continent.
« La RDC ne peut pas réaliser son plein potentiel économique tant que sa souveraineté et son intégrité territoriale sont menacées. Nous avons besoin du soutien de nos frères africains pour mettre fin à cette agression et construire un avenir pacifique et prospère », a-t-il déclaré.
Les Zones économiques spéciales, un levier de croissance
Le ministre congolais a également partagé l’expérience de la RDC dans le développement des Zones économiques spéciales (ZES), mettant en avant les efforts du pays pour attirer les investissements et stimuler la croissance économique. Les ZES, conçues pour offrir des avantages fiscaux et logistiques aux investisseurs, sont un outil clé pour diversifier l’économie congolaise et créer des emplois.
« Les ZES sont un pilier essentiel de notre stratégie de développement économique. Elles permettent de créer des hubs industriels et commerciaux qui bénéficient à l’ensemble de la région », a expliqué Julien Paluku. Il a appelé les autres pays africains à suivre cet exemple pour maximiser les bénéfices de la ZLECAF.
Un appel à l’action pragmatique
La session, organisée par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a également vu la participation du président éthiopien, Taye Atske Sélassié. Dans son discours, ce dernier a appelé les pays africains à faire preuve de pragmatisme pour concrétiser le rêve de la ZLECAF. « Nous devons agir maintenant et de manière concertée pour transformer notre continent. La ZLECAF est une opportunité historique que nous ne pouvons pas laisser passer », a-t-il déclaré.
La ZLECAF, une opportunité historique
Lancée en 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) vise à créer un marché continental unique pour les biens et services, facilitant ainsi la libre circulation des entreprises et des investissements. Avec un potentiel de 1,3 milliard de consommateurs et un PIB combiné de plus de 3 000 milliards de dollars, cette initiative pourrait transformer l’économie africaine en réduisant les barrières commerciales et en stimulant la croissance économique.
Cependant, pour que la ZLECAF atteigne ses objectifs, il est essentiel que les pays africains travaillent ensemble pour surmonter les défis sécuritaires, infrastructurels et politiques qui entravent son plein potentiel.
Les défis à venir
Malgré les avancées, la mise en œuvre de la ZLECAF reste confrontée à des défis majeurs, notamment l’instabilité politique, les conflits armés et les infrastructures insuffisantes. La situation en RDC, où l’agression rwandaise et les activités des groupes armés continuent de menacer la stabilité, illustre ces défis.
Pour Julien Paluku, la solution passe par une coopération régionale renforcée et un engagement collectif en faveur de la paix et du développement. « Nous ne pouvons pas construire un avenir prospère sans stabilité. La RDC compte sur le soutien de ses partenaires africains pour surmonter ces défis et réaliser les ambitions de la ZLECAF », a-t-il conclu.
Une lueur d’espoir
La 57e session de la ZLECAF a offert une plateforme pour renforcer la coopération africaine et aborder les défis communs. Le plaidoyer de Julien Paluku pour la sécurité et le développement, ainsi que le soutien obtenu face à l’agression rwandaise, montrent que la RDC n’est pas seule dans sa quête de paix et de prospérité.
En attendant, les populations de l’est de la RDC, prises au piège de ce conflit, attendent toujours une issue qui leur apporterait enfin la stabilité et la sécurité dont elles ont tant besoin. La ZLECAF, si elle est pleinement mise en œuvre, pourrait jouer un rôle clé dans la transformation économique et sociale du continent, mais son succès dépendra de la volonté politique des dirigeants africains à travailler ensemble pour surmonter les obstacles.