La proposition fédéraliste d’Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, a déclenché une vive polémique au sein de la classe politique congolaise. Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, y voit une manœuvre "suspecte" menaçant l’unité nationale, tandis que l’opposition reste divisée sur le sujet.
Le gouvernement monte au créneau
Lors d’un briefing médiatique, le ministre de la Communication Patrick Muyaya a balayé d’un revers de main l’idée d’un État fédéral :
"C’est une distraction indécente en pleine crise sécuritaire. Ce débat sent la malveillance, comme ceux qui parlent de balkanisation."
Il rappelle que la priorité doit être la lutte contre l’insécurité à l’Est et la stabilisation économique.
L’opposition divisée
Si Kamitatu défend une décentralisation radicale (5 régions autonomes gérant leurs ressources), d’autres figures s’y opposent farouchement :
Delly Sessanga (opposant) : "Avec l’Est sous menace des milices, le fédéralisme serait un coup de couteau dans le dos de la nation."
D’autres voix dans la mouvance Katumbi soutiennent cependant que le système actuel a "échoué à réduire les inégalités".
Le projet fédéral en détail
Kamitatu propose :
5 régions : Orientale, Équateur, Kongo, Kasaï, Katanga.
Gouvernements locaux élus avec contrôle des ressources naturelles.
Une constitution redéfinie pour clarifier les compétences.
Argument clé : "Le centralisme actuel nourrit les conflits et la pauvreté."
Pourquoi ce débat fait-il trembler Kinshasa ?
Historique : Le spectre des sécessions (Katanga 1960, Kasaï 2016) rend le sujet explosif.
Contexte actuel : La RDC lutte pour le contrôle de son territoire face aux groupes armés.
Enjeu caché : Certains y voient une stratégie politique de Katumbi pour 2028.
Prochaine étape : La réaction officielle de Moïse Katumbi, resté silencieux, sera déterminante.
Chiffres clés
80% des richesses minières concentrées dans 4 provinces.
12% seulement des recettes fiscales reviennent aux provinces (Banque mondiale, 2024).
Citation percutante
"Le fédéralisme n’est pas un problème en soi, mais le timing et la méthode sont irresponsables."
– Analyste politique congolais sous anonymat.