Après ses revers militaires face aux FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), le Mouvement du 23 Mars 2009 est rentré d’où était venu le gros de ses effectifs, armes, munitions et équipements : le Rwanda. C’est le constat que tout le monde peut faire depuis la fuite de Sultani Makenga, Bertrand Bisimwa et leurs troupes des fronts militaires de Kibumba, Kiwanja, Rutshuru, Rumangabo, Bunagana, Runyonyi, etc.
Cela n’étonne point lorsqu’on se souvient des aventures militaires du général Laurent Nkunda et du colonel Jules Mutebusi en 2004 à Bukavu, des généraux Nkunda et Bosco Ntaganda avec le CNDP de 2006 à 2009 au Nord-Kivu, enfin de celle du colonel Makenga de mai 2012 à octobre 2013 dans la même province.
Presque toutes les rébellions instrumentalisées par le Rwanda finissent ainsi, lorsque leurs parrains ne réussissent pas à faire caser leurs cadres militaires dans les structures de commandement de l’armée, de la police ou des services des renseignements, et leurs animateurs civils dans les institutions de la République. Le choix du Rwanda pour le faux exil de Makenga, Bisimwa et compagnie est une indication de taille sur l’origine des ennuis sécuritaires du Congo démocratique.
            Si l’on devrait s’en tenir au constat selon lequel les officiers et soldats rwandais chargés de la mission de balkanisation de la RDCongo ont regagné leur mère patrie, la communauté internationale devrait laisser les coudées franches aux Congolais pour rétablir l’autorité de l’Etat dans les territoires libérés, réorganiser les services sociaux de base, élaborer et financer des projets de développement, chasser définitivement l’insécurité. Aussi, l’on continue à se poser des questions au sujet de l’injonction faite aux autorités congolaises de conclure coûte que coûte un accord politique global avec le M23.
            Parmi les questions qui reviennent le plus dans l’esprit des Congolais, il y a celle de savoir si ce compromis politique devrait être finalisé avec des criminels exclus du bénéficie de l’amnistie par le gouvernement congolais ou de nouvelles marionnettes dont le Rwanda détient le secret de fabrication. Dans un cas comme dans l’autre, le statut du M23, réputé «force négative » dans les annales des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) sème le doute dans les esprits.
Le schéma Londres en chantier à New York, Kampala et Pretoria semble cacher aux Congolais une sortie de crise politique qui renverrait dos à dos Kinshasa et le M23. D’où, ils sont en droit de s’inquiéter de la réunion de la capitale sud-africaine, où un grand flou est entretenu autour de ce qui, au lieu d’être la confirmation de la reddition de cette rébellion, ressemble plus à une messe noire destinée à imposer à la RDCongo des concessions totalement ignorées de son peuple.
Pourquoi ne veut-on pas informer pleinement les Congolais de la suite que la communauté internationale compte réserver aux victoires militaires des FARDC ? La RDCongo aurait-elle une dette morale ou financière envers le Rwanda ou l’Ouganda pour ne pas être libre d’imposer au M23 les conditions conformes à la perte de tous les territoires qu’il contrôlait au Nord-Kivu. Les derniers développements des négociations de Kampala, dans leur volet faisant penser à des concessions à faire par le vainqueur au perdant pour garantir une paix gagnée au bout du fusil, ne reflètent pas, aux yeux des Congolais, les réalités du terrain. Aussi restent-ils dans l’attente d’une clarification des enjeux politiques, militaires, économiques et sociaux de l’après-guerre de l’Est.
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