Nombreux sont les Congolais en général et les politiciens en particulier qui ont poussé un ouf de soulagement à la publication du « gouvernement de cohésion nationale », promis par le Président de la République depuis la clôture des Concertations nationales, au mois d’octobre 2013. Malgré les critiques tant de certains tenants de l’opposition politique que de la Société civile congolaises, plusieurs compatriotes se sont retrouvés ministres ou vice-ministres  dans la soirée de dimanche 07 décembre 2014. Passée la surprise, les esprits sont redevenus plus lucides et des analystes politiques se sont mis à décrypter l’architecture gouvernementale. Parmi ces analystes figurent les membres de la Société civile qui, dans un premier  temps, ont pris acte de la reconduction à la tête du gouvernement du Premier ministre Augustin MatataPonyo.
Toutefois, ils ont déploré  le retour  en force de la pratique des gouvernements éléphantesques susceptibles de saigner le Trésor public, en lieu et place de faire des économies en vue d’améliorer les conditions sociales des gagne-petit.
         A cet effet, il convient de souligner que le Gouvernement Matata II se distingue nettement du gouvernement précédent par plusieurs constats. Un premier constat fait noter qu’il recèle au total 48 postes ministériels (47 publiés auxquels il convient d’ajouter celui du Premier ministre lui-même), contre 37 postes qui  composaient le précédent gouvernement ; soit 11 postes nouvellement créés pour contenter les politiciens. Des postes qui, selon la société civile, ont du mal à prouver leur utilité. En outre, elle a estimé que la publication de ce gouvernement, non seulement a déçu et frustré la majorité de la population dont les défenseurs des droits humains, mais elle a aussi noté que l’actuel gouvernement ne revêt rien de cohésion nationale, compte tenu non seulement de l’absence dans ce gouvernement des partis politiques venus en ordre utile aux élections de 2011, mais aussi, de celle de plusieurs acteurs ayant pris part aux concertations nationales.
La multiplication des postes ministériels
         Tous les analystes politiques ont noté, sans exception, la création de onze nouveaux postes ministériels pour contenter les aspirants ministres. Plusieurs ministères ont subi pour ce faire une cure d’amaigrissement. Alors que Matata I avait deux vice-ministres, celui-ci en a trois ; en plus deux postes de « ministres d’Etat » ont été créés. Le décryptage de ce gouvernement permet tout de même de comprendre les raisons qui ont poussé le Président de la République à différer constamment – jusqu’à dépasser le délai d’une année – la publication de cette mouture devenue gouvernement de cohésion nationale : il y a eu de féroces empoignades parmi les postulants. Cela se sent par le morcellement des postes ministériels. Environ une dizaine de ministères ont été scindés et confiés aux courtisans ou à l’opposition. Parmi les ministères morcelés figurent les anciens ministères de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires coutumières (scindé en trois) ; de Médias chargé de Relations avec le Parlement (scindé en deux) ; de l’Enseignement primaire,  secondaire et professionnel (EPSP divisé en deux) ; de l’Aménagement du territoire, Urbanisme, Habitat et Infrastructures (divisé en deux) ; Economie et Commerce (en deux) ; de l’Environnement, conservation de la nature et Tourisme (divisé en deux) ; de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et Recherche Scientifique (ESURS divisé en deux) ; de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts (en deux) ; de Ressources hydrauliques et Electricité (en deux) ; de l’Industrie, Petites et Moyennes Entreprises (en deux) ; de l’Agriculture et Développement Rural (en deux).
La montée en force des fidèles et de l’opposition
         L’analyse numérique de cette équipe gouvernementale met en lumière la prédominance de certains groupes, parmi lesquels figurent des Katangais qui comptent 8 représentants et des Ressortissants de Bandundu qui alignent 7 membres. En outre, les membres de l’opposition (dite républicaine et dont le chef de file n’est autre que Léon Kengo-wa-Dondo (président du Sénat) se taille aussi une part belle avec 7 membres dans cette équipe. Enfin, Il convient de souligner la montée en force de certains fidèles du parti présidentiel, tel qu’Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD. Il y a aussi la montée de Thomas Luhaka, ancien secrétaire général du MLC et de Willy Makiashi, secrétaire permanent du Palu. Les ministères occupés par les trois personnalités ont été hissés au rang de vice-primature.
SAKAZ



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