Une marche pacifique de soutien à Vital Kamerhe et Jean-Claude Muyambo a été organisée hier mardi 3 janvier, dans l’avant-midi, dans la ville de Bukavu. Mobilisés par la fédération du Sud-Kivu de l’Union pour la nation congolaise (UNC), les manifestants ont dénoncé " une parodie de justice contre Vital Kamerhe". Faisant allusion à l’affaire Kamerhe contre Wivine Moleka dont la Cour suprême de justice s’est récemment saisie, souligne radiookapi.
Commencée à la place Major Vangu, cette marche a connu la participation de plusieurs milliers de personnes. Aucun incident n’a été également signalé au cours de cette marche encadrée par la police. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le centre-ville où d’autres personnes venant d’autres quartiers de la ville se sont jointes à eux. Des motards se sont également associés à la manifestation en klaxonnant. Ils brandissaient des pancartes et autres banderoles où on pouvait lire des inscriptions du genre : "Non à l’arrestation de Kamerhe, nous réclamons une vraie justice".
Les manifestants se sont rendus au bureau du gouverneur de la province pour déposer un mémorandum, réclamant notamment le rétablissement de l’Internet et des communications par SMS. Le ministre provincial de l’Intérieur a promis aux manifestants de faire parvenir leur mémo " à qui de droit ".
Les manifestants se sont ensuite dispersés. La Cour suprême de justice a décidé, le 28 janvier dernier, de juger l’affaire qui oppose Vital Kamerhe et Wivine Moleka. Au nom de son parti l’UNC, l’opposant avait accusé Wivine Moleka d’avoir fraudé lors des élections législatives de 2011 à l’issue desquelles la députée PPRD avait été réélue. Une affaire réglée à l’amiable entre les deux parties, mais que la Cour suprême de justice a décidé de juger.
LA LIBERTE DU BATONNIER MUYAMBO RECLAMEE
Les manifestants ont également profité de l’occasion pour dénoncer ce que certains appellent " les manœuvres du pouvoir pour chercher à faire taire les opposants par des procès ", rapporte l’AFP. Car, cela fait déjà trois semaines que le bâtonnier Jean-Claude Muyambo est détenu à Kinshasa.
La justice l’accuse d’abus de confiance et de "stellionat ", c’est-à-dire d’avoir vendu un bien tout en sachant qu’il ne lui appartient pas. Ses avocats ne reconnaissent pas ces faits. Maître Théodore Ngoy estime que le dossier est vide et que les motifs de l’arrestation sont à rechercher ailleurs.
L’affaire date de 2002, mais en juin 2014, le plaignant Emmanuel Alex Stoupis s’est repenti des accusations portées contre le bâtonnier Jean-Claude Muyambo, président de la Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (Scode). Et depuis sa résidence d’Athènes, il a retiré sa plainte tout en renouvelant sa confiance au cabinet Muyambo. Justification contenue dans la correspondance. Par manque d’information et de communication, toutes les autorités judiciaires et politiques du pays ont été informées de ce retournement de situation.
Pour l’avocat de Jean-Claude Muyambo, Maître Théodore Ngoy, le dossier est vide. " Il n’y a pas d’infraction d’abus de confiance, parce qu’elle ne peut porter que sur les immeubles, a-t-il assuré. Il n’y a pas non plus d’infraction de stellionat parce qu’il faut que le propriétaire, seul, se plaigne du fait que son immeuble, qui lui appartient a été vendu, ce qui n’est pas le cas ici. Muyambo n’a vendu aucun immeuble, d’ailleurs. " MOLINA