Pendant cette même période, le BCNUDH a aussi noté « une tendance inquiétante aux restrictions des libertés publiques par les agents de l'Etat ayant eu recours à un usage excessif de la force » dans le cadre des dites manifestations.
Selon un communiqué du BCNUDH publié ce mercredi, « plusieurs leaders politiques de l'opposition et représentants de la société civile ont été arrêtés et détenus par des agents de l'Etat, parfois sans avoir pu recevoir la visite de leur famille et/ou de conseils ».
« Jusqu'à ce jour, précise le rapport, aucun agent de l'Etat n'aurait été arrêté ou jugé pour des actes constitutifs de violations des droits de l'homme commises dans ce contexte ». Comme l'avait dénoncé plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme et certains médias, le BCNUDH a constaté que « l'accès à l'Internet, aux réseaux sociaux et service de SMS a également été bloqué par les autorités et des programmes et stations de radio suspendus durant plusieurs semaines ».
Pour l'ONU, ceci « constitue une sérieuse atteinte au droit d'expression ». Au cours du mois de janvier, le BCNUDH a enregistré, au total, « 170 violations des droits de l'homme » sur l'ensemble du territoire national, ce qui représente, selon cette section de la Monusco, « une hausse par rapport au mois de décembre 2014 (155 violations) ».
752 victimes
Le rapport souligne que les provinces de l'Est du pays ont été les plus touchées. Il s'agit notamment, « du Nord-Kivu (84 violations), la province Orientale (39 violations) et du Sud-Kivu (10 violations) ». A en croire le BCNUDH, ces différentes violations documentées ont fait « 752 victimes ». Il ajoute que « l'ensemble des agents étatiques a été responsable de 96 violations » ayant causé ces victimes. Ce qui correspond, selon le rapport, à « plus de 56% du nombre total des violations des droits de l'Homme enregistrées par le BCNUDH en janvier 2015 ».
« Parmi les agents de l'Etat, on note ceux de la Police Nationale du Congo qui ont été les principaux responsables des violations des droits de l'Homme commises en janvier 2015 », précise le communiqué. « Les militaires des FARDC ont été responsables de 44 violations ayant fait 106 victimes », poursuit-il. Alors que, pendant cette période, le BCNUDH a organisé au moins, 10 activités de formation et de sensibilisation sur l'ensemble du territoire de la RDC.
Ces formations consistaient à « renforcer les capacités des acteurs étatiques et non-étatiques sur les droits de l'Homme et de les informer de son mandat ».
En outre, le BCNUDH note également que, les combattants des groupes armés, toutes tendances confondues, « ont été responsables de 74 violations ayant fait 138 victimes en janvier 2015 ». Parmi ces groupes armés, on cite les combattants des Forces armées pour la libération du Rwanda (FDLR), qui « ont été les principaux auteurs des violations des droits de l'homme » documentés par le BCNUDH, soit « 33 violations et 43 victimes ».
Violences sexuelles
En plus, le BCNUDH a enregistré pour le même mois, « 15 adultes, victimes de violences sexuelles dans les provinces affectées par le conflit. Il s'agit de la « province du Nord-Kivu (huit femmes), province Orientale (quatre femmes) et Sud-Kivu (trois femmes) ».
Dans le cadre de son mandat tel que défini par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, le BCNUDH en RDC assure une surveillance étroite de la situation des droits de l'Homme à travers le territoire congolais et procède à des analyses des tendances relatives à cette situation dans le pays.
Des informations sur ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités congolaises, afin qu'elles prennent les actions nécessaires en vue de traduire en justice les auteurs des violations des droits de l'Homme.
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