La convocation de la 2ème session extraordinaire à la chambre haute du parlement, annoncée pour le 10 août prochain, ne cesse de faire couler encre et salive dans l’agora politique. Des réactions fusent de partout. La dernière en date, c’est celle de l’Honorable Martin Fayulu, Député National, élu de la circonscription électorale de Lukunga et Président National du parti «Engagement pour la citoyenneté et le développement», Ecidé. Pour ce dernier, la convocation de cette session extraordinaire n’est pas conforme à l’article 57 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale et de l’article 75 du Sénat qui stipulent : «lorsque les points à l’ordre du jour restent en suspens, après 30 jours de la convocation de la session extraordinaire, ces points sont examinés en priorité au cours de la session ordinaire suivante». Ce qui veut dire que le règlement intérieur a fixé une seule session extraordinaire entre deux sessions ordinaires.
Réagissant, à chaud, à la convocation du Sénat pour une deuxième session extraordinaire consécutive, et cela au cours d’un entretien à bâtons rompus avec les fins limiers de La Prospérité, Martin Fayulu a indiqué que le Sénat veut, manifestement, exécuter une instruction. Et, pourtant, les institutions sont indépendantes, les unes vis-à-vis des autres. «Nous sommes dans un système de séparation des pouvoirs, en d’autres termes, les pouvoirs sont indépendants notamment, l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Mais, nous ne comprenons plus rien parce qu’à chaque fois l’exécutif intime les ordres au législatif», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a rappelé que le 13 juin dernier, lors d’une plénière à l’Assemblée nationale, le Président Aubin Minaku avait constaté qu’il était difficile que la loi sur la répartition des sièges passe.
«Ce projet de loi présenté par le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur a été recalé par les Députés vu les incohérences qu’elle contenait. C’est la raison pour laquelle, Aubin Minaku avait renvoyé l’examen de cette loi au mois de septembre», a rappelé Martin Fayulu. Et d’ajouter que, le 16 juin, le Chef de l’Etat va convoquer les Députés et va donner l’ordre aux deux Présidents des bureaux du parlement de convoquer une session extraordinaire. ‘‘Nous, opposition, nous avons dit que si la session comporte à son ordre du jour le point relatif à l’examen du projet de loi sur la répartition des sièges, nous n’allons pas participer. Ce qui a été fait. Même si quelques Députés de l’opposition ont participé à cette session, seulement lors du vote de cette loi, ils n’ont pas voté’’, a-t-il expliqué.
A en croire, Fayulu Martin, l’Assemblée Nationale a adopté cette loi sans l’opposition et l’a envoyé au Sénat pour la seconde lecture. Et, le Sénat, à son tour, a rejeté ladite loi. D’après lui, s’il faut voter, mieux, s’il faut y revenir, il va falloir attendre la session ordinaire de septembre. Parce que, argumente-t-il, sur le plan légal, on ne peut pas convoquer une autre session pendant la période et sur le plan du principe, le Sénat a récusé cette loi, ses membres sont en vacances et M. Kengo a même voyagé. On va le faire revenir. Ce qui n’est pas normale.
Bilan de la session extraordinaire
Concernant le bilan de la session extraordinaire qui s’est clôturée le 2 août dernier, l’Honorable Fayulu estime qu’il est négatif, parce qu’elle a été convoquée pour adopter la loi sur la répartition des sièges pour l’organisation des élections locales, municipales et urbaines. Ce que l’opposition avait refusé dès le départ.
Elections des Gouverneurs
Ici, le Président de l’Ecidé soutient que l’organisation de l’élection des gouverneurs serait une façon de distraire la population et tirer des choses en longueur.
Il a reconnu que l’installation de 26 provinces est constitutionnelle. Mais, il faut une programmation si l’on veut réussir un tel pari. Evoquant les cas des provinces de la Tshuapa et du Kwango, l’élu de la Lukunga soutient qu’il faut trouver les bâtiments pour loger l’hôtel de ville, les gouverneurs et mettre en place les assemblées provinciales. « Ce n’est pas facile de tout mettre en place en un seul moment», a-t-il conclu.
Position de l’Ecidé
Pour l’Ecidé, les élections qui vaillent la peine, en cette phase de fin de mandature, sont les législatives et la présidentielle de 2016. Pour les autres, ce parti dit non parce qu’il y a un problème de temps. Mais, aussi des moyens. La formation politique chère à Fayulu soutient qu’avant d’organiser ces élections, il faut procéder à l’enrôlement de tous les électeurs notamment, les nouveaux majeurs, les congolais majeurs revenus au pays après mars 2011 et ceux qui ont été expulsés des pays étrangers pour un fichier électoral crédible.
Christine Ngalula
Le direct