L’affaiblissement du MLC se poursuit. La situation du parti de Jean-Pierre Bemba, semble-t-il, s’est davantage détériorée avec l’arrivée de Bazaiba Eve comme Secrétaire générale. A imaginer une élection provinciale à Gemena, Budjala, Kindu et Pangi sans le moindre candidat du MLC. C’est, pourtant, la vérité. Jean-Pierre Bemba n’aura pas d’élus provinciaux dans ces territoires, réputés comme ses fiefs électoraux. La faute à la Secrétaire générale, Eve Bazaiba, qui n’aura pas réussi à défendre les candidats du MLC invalidés par la CENI. L’affaire, depuis, fait grand bruit. Des gens s’interrogent sur la suite à donner aux événements. En effet, comment une chose pareille peut arriver au MLC qui dispose des juristes de renom parmi lesquels Alexis Lenga, Député national de son état à qui on reproche l’abandon du siège de Sénateur lui légué par Feu Jeannot Bemba ? Par sa décision d’aller siéger à la chambre basse, Alexis Lenga privait à son suppléant Kasakule Gabua la possibilité d’occuper le siège du MLC. Celui-ci, d’ailleurs, trouvera la mort dans le dénuement à Gemena, en mai 2015. Ainsi, le MLC a perdu un siège au Sénat. Pour ce qui concerne les circonscriptions de Kindu et Pangi, l’invalidation des listes du MLC est à mettre sur le compte de Masudi, l’un des membres fondateurs du MLC. Il semble, d’après les commentaires des ressortissants du coin, que Masudi n’a pas su, une fois de plus, défendre les candidats MLC en course au Maniema. En l’absence très prolongée de son leader naturel, Jean-Pierre Bemba, toujours en détention continue à La Haye, quel avenir pour le MLC ? Dans les milieux dirigeants de ce parti, la question n’est plus un tabou. Ceux qui, en principe, sont chargés d’assurer la gestion quotidienne du parti, s’adonnent à cœur joie à la diabolisation des autres cadres. Résultat, les uns critiques les autres, certains recourent à l’injure comme pour faire admettre une quelconque supériorité aux subalternes. Dès lors, il ne faut plus rechercher un bouc-émissaire pour tenter de donner une explication aux déboires du MLC. Comme quoi, l’invalidation des candidats MLC aux élections provinciales n’est pas l’œuvre des anciens membres du parti ou de ses délégués à la CENI. Pourtant, les délégués des partis politiques à la CENI sont apolitiques au regard des textes légaux en vigueur. Ceux-ci n’ont plus d’injonction à recevoir de qui que ce soit. Des observateurs de la vie politique congolaise, contactés, s’en prennent à Eve Bazaiba qui est la seule, à leurs yeux, à porter la responsabilité de la faillite du parti. La cohésion interne du MLC est fortement fragilisée. Les forces mobilisatrices sont devenues disparates. Dans cette confusion, la solution ne serait pas de renouveler la direction du MLC ? La question est posée. Il n’est pas impossible d’apprendre que l’un de ces quatre matins, les équilibres soient bouleversés au MLC.
Janvier Ilunga (C.P)