Le PGR Kabange Numbi Flory est sur le point d’institutionnaliser la Prime d’excellence que la République a décerné, pour la première fois en octobre 2014, aux rares magistrats congolais qui sortent du lot dans la manière de dire le droit et de rendre la justice. Les organisateurs annoncent, pour le mois de décembre prochain, la 2ème Edition à Kinshasa. Le critérium, apprend-on, est très relevé. Dans tous les cas, les actes posés par les magistrats doivent avoir une incidence positive dans la vie au quotidien des Congolais et des étrangers ayant choisi la RDC comme une seconde patrie. Le PGR ne fera pas partie du jury, quand bien même il a participé activement à l’élaboration des critères de sélection des magistrats éligibles. En 2014, lors de la première Edition, les Gouverneurs des provinces, les journalistes et les religieux avaient été associés aux activités.
En décembre prochain, le cercle des membres du jury sera élargi aux organisations spécialisées dans la défense et la protection des droits de l’homme, ainsi qu’aux syndicats des magistrats et services spécialisés de sécurité. L’idée étant d’éviter le clientélisme, le fanatisme exalté et toutes sortes d’antivaleurs. Un défi difficile à relever dans un Congo qui donne l’impression de marquer le pas dans certains domaines spécifiques. Le Président de la Cour Constitutionnelle, à l’occasion de la rentrée judiciaire, il y a un mois, avait recommandé aux magistrats de faire preuve d’excellence, considérant que dans la plupart des cas, les Congolais n’étaient pas satisfaits de la justice congolaise. Dans un environnement comme celui-là, le PGR Kabange Numbi Flory a raison de prendre des initiatives qui suscitent l’émulation des hommes et femmes en toge. On sait, par exemple, comme le reconnaissait déjà Jérôme Kitoko Kimpele, le 31 octobre 2014, que plusieurs magistrats étaient souvent pris à partie. Or, la prise à partie apparaît comme un mécanisme de correction contre le comportement des magistrats véreux, ce qui est une bonne chose pour le redressement de la justice. Il expliquait que, s’il y a dol ou concussion commis soit dans le cours de l’instruction, soit lors de la décision rendue ; s’il y a déni de justice, le magistrat peut être pris à partie. C’est pour dire que la rigueur doit être de mise dans la remise du Prix d’excellence. Flory Kabange Numbi y veillera à la loupe.
L’implication des indépendants et l’apport attendu des Cours d’Appel devaient permettre aux membres du jury d’opérer de bons choix. Seuls les meilleurs, auront droit au chapitre. Les médiocres sont à plaindre.
La Pros.