Le Président National du Mouvement Lumumbiste Progressiste, l’Honorable Franck Diongo a, dans une grande conférence tenue à Bruxelles, en Belgique, le mardi 10 novembre dernier, fait des propositions concrètes pour débloquer le processus électoral en République Démocratique du Congo. Le thème développé est : «enjeux du processus électoral, facteurs de blocage». Deux pistes de solutions pour débloquer le processus électoral. ‘‘Il ne s’agit pas de chercher le sexe des anges pour découvrir la cause du blocage du processus électoral en République Démocratique du Congo’’, a-t-il affirmé devant l’assistance.

Dans son introduction, l’élu de la Lukunga a affirmé, d’entrée de jeu, que c’est l’Accord global et inclusif de Sun City qui est le fondement du processus électoral congolais. C’est ce qui justifie son caractère fragile et précaire, parce qu’il est issu d’un compromis politique ; c’est le fruit d’un consensus.

Pour l’Honorable Franck Diongo, le comportement actuel de l’ensemble des institutions peut être considéré interprété comme «L’Etat contre le peuple». La preuve, dit-il, chaque institution de la République œuvre à la neutralisation du processus électoral et contribue à son blocage. Les Congolais sont ainsi face à une action planifiée et organisée. Il ne s’agit pas d’un cas de force majeure. Réagissant sur la problématique de la Commission Electorale Nationale Indépendante, qui est le pouvoir organisateur des élections, le Président du MLP rappelle, dans ses propos, que le peuple avait exigé un calendrier global et inclusif, la CENI a donné à la République un calendrier indigeste, irréaliste et inconstitutionnel. ‘’Et ce calendrier est aujourd’hui dépassé. Le calendrier publié par la CENI avait prévu des élections provinciales couplées aux locales, le 25 octobre 2015. Pour participer à ces élections, chaque candidat devait payer 600 dollars de caution non remboursable. Pour les partis politiques, ce montant était exigé par liste. Ainsi à Kinshasa par exemple, un parti qui plaçait des candidats dans toutes les communes, devait débourser plus de 20.000 dollars américains’’, a-t-il indiqué. Il regrette, à cet effet, que la CENI n’arrive même pas à s’expliquer devant la population sur cette situation grave. Qu’en-est-il de caution déposée ? S’interroge-t-il.

Saisine de la Cour constitutionnelle

‘’Suite à l’éclatement des provinces, alors que le calendrier global avait déjà été publié, la CENI programma des élections des gouverneurs de provinces. Une caution de 3.000 dollars par candidat gouverneur avait été exigée. Ces élections furent reportées deux fois, puis reportée sine die. La CENI saisit la Cour constitutionnelle pour interprétation. Au lieu que soient organisées des élections pour les nouvelles provinces, la Cour Constitutionnelle va rendre un arrêt illégal, octroyant un pouvoir à l’exécutif de nommer des gouverneurs appelés commissaires spéciaux’’, rappelle-t-il. Toujours en rapport avec le blocage du processus électoral, Franck Diongo pense que les différentes démissions à la tête de la CENI ont été faites volontairement avec comme objectif de bloquer la machine.

La responsabilité du Gouvernement

En ce qui concerne le Gouvernement, Franck Diongo l’accuse de mauvaise foi car, il accorde un budget insuffisant au processus électoral et refuse d’exécuter le budget, qui est du reste une loi. Sans ambages, le Président du MLP donne même des statistiques. ‘’On peut ainsi lire à la page 98 du rapport annuel de la CENI. (Non débattu jusqu’ici au parlement) : «Utilisation des fonds reçus pour les députés provinciaux. Montant total : 528 millions de dollars, budget accepté et voté. Le 25 octobre, le gouvernement n’avait décaissé que 45 millions, soit 8,69%. Or, la commande des bulletins dure trois à six mois et la CENI se retrouve avec 92% de son budget non exécuté. Le refus du gouvernement est volontaire’’, a-t-il éclairé. S’agissant du parlement, l’opposant estime, par ailleurs, qu’il y a une volonté délibérée de bloquer la machine électorale. Car, en étant l’autorité budgétaire, le parlement a le pouvoir de décider d’accroître ou de diminuer le budget. ‘’Autorité budgétaire, quand le gouvernement apporte un budget insuffisant, le parlement ne décide pas d’accroître le budget pour la tenue de bonnes élections. Il consacre l’impunité, car aucun membre du gouvernement n’est sanctionné. Il vote des lois qui compliquent le processus électoral. Par exemple, la loi électorale qui avait été votée en janvier 2015 et qui était à la base des émeutes du 19 au janvier n’était pas nécessaire. Il existait déjà une loi électorale. Il y eut des morts inutiles’’, a-t-il déclaré.

Les cours et tribunaux s’invitent au débat

Franck Diongo est monté sur ses quatre chevaux pour insister sur le fait que la Cour constitutionnelle n’a pas les compétences d’octroyer des pouvoirs d’aller au-delà des demandes qui lui sont adressées. Il a profité de l’occasion pour condamner les différentes arrestations qu’il qualifie d’arbitraire des défenseurs de Droits de l’Homme, des opposants, des activistes de la société civile, des mouvements de jeunes. Tous ces actes empêchent, selon lui, la prise de conscience des citoyens.

Le dialogue…

Président du Front Anti-Dialogue, Franck Diongo réaffirme sa volonté de ne pas prendre part au dialogue. A cet effet, il s’attaque au glissement, contre le troisième mandat, et même contre une quelconque transition. Pour lui, le dialogue, c’est une supercherie. A en croire ses mots, les objectifs du dialogue sont, entre autres, décider d’une transition de deux à trois ans, rédiger l’acte constitutionnel de transition, modifier l’actuelle constitution de la République pour une nouvelle. ‘’Et dans la constitution qu’ils ont déjà rédigée (Parce qu’ils vont suspendre l’actuelle constitution), ils on prévu, un changement du régime politique, ce ne sera plus un régime semi-présidentiel ou semi-parlementaire, ce sera un régime présidentiel, il n’y aura plus de Premier Ministre. Le mandat du Président va passer de cinq à sept ans. On va supprimer les cinq ans renouvelables une fois, le nombre de mandat sera illimité. Dans la logique de la nouvelle constitution, il sera possible à Monsieur Kabila d’être candidat’’, affirme cet opposant radical.

Quel est la voix à suivre ?

Pour débloquer cette situation, Franck Diongo pense que le peuple congolais doit refuser que le pouvoir soit confisqué par un groupe d’Individus. Il en appelle à l’application de l’article 64 de la constitution. Sur ce point, il a reconnu que cela nécessite la mobilisation, la conscientisation, la sensibilisation tous azimuts, la mobilisation des ressources humaines, financières, et médiatiques. La communication de Franck Diongo a été complétée par son collègue Jean-Claude Vuemba durant onze minutes.

Kevin Inana


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