*Ils ont prêté serment hier, jeudi 19 novembre 2015, devant la Cour Constitutionnelle, à la Gombe. La cérémonie somme toute pompeuse, s’y est déroulée en présence des autorités congolaises, selon qu’elles ont honoré de leur présence, l’entrée en fonction de Corneille Nangaa, Norbert Basengezi et Mwenze Kisonga Pierrette, investis respectivement, Président, Vice-Président et Questeur à la tête de la CENI. Toutes les formalités d’usage étant terminées, il ne reste plus qu’aux heureux promus, de se mettre résolument au travail. Le temps restant d’ici la fin de l’année 2016, devient, s’il faut actionner le chronomètre, très court et très serré. Les tâches à accomplir sont multiples et complexes. L’étendue du pays, avec une série de nouvelles provinces nées du démembrement. Les intempéries et les difficultés d’accès à certains coins du territoire, à cause notamment, de l’insécurité et de la vétusté des infrastructures routières, lacustres ou fluviales. L’absence d’une flotte aérienne capable de relier, en un temps record, les différents centres névralgiques et de concentration des populations à travers le pays. Alors que les moyens, eux, demeurent limités. Le pari à gagner, dans cet exercice, consisterait, pour l’équipe Nangaa, à relever les défis sur tous les fronts. Bien préparer les élections, avec l’implication de toutes les parties prenantes. Mais, aussi, bien organiser les élections transparentes, démocratiques et apaisées jusqu’à la publication des résultats.

Nangaa Corneille, Norbert Basengezi et Mwenze Kisonga Pierrette ont, officiellement, pris possession de leurs fonctions. L’Assemblée Nationale avait entériné. Puis, le Chef de l’Etat, par une Ordonnance présidentielle, avait investi. Et, hier, jeudi 19 novembre 2015, dans la matinée, ils ont, enfin, prêté serment devant la Constitutionnelle. L’événement était de taille. Car, au-delà de la mobilisation des personnes et des moyens qui, généralement, accompagne ce genre de solennités, les heureux promus ont eu droit à un direct sur les antennes de la Télévision d’Etat, la RTNC. La joie était à son comble, pour la nouvelle élévation en dignité de ces trois membres portés, respectivement, aux postes de Président, Vice-Président et de Questeur de la CENI.

Préalables

Mais, le travail qui les attend est immense. Déjà, en 2012, Malumalu avait circonscrit les angles à prendre, s’il faut organiser des élections crédibles, démocratiques, transparentes et apaisées en RD. Congo. Il avait, en son temps, soumis à l’attention des Députés, une feuille de route assortie de préalables à résoudre, coûte que coûte, avant la tenue des élections. Plusieurs années après, aucun des ces préalables, n’a trouvé de réponse. A la place, la CENI avait été obligée de publier un calendrier, alors qu’elle attendait encore une suite à sa feuille de route. Sous pression, elle publia, tout de même, un calendrier partiel qui sera fortement contesté en raison du fait qu’il fut muet sur la question relative aux dates de la présidentielle et des législatives nationales.

Contraintes

Le 12 février 2014, la CENI rectifia le tir. Cette fois-là, elle aborda les choses autrement, en publiant un calendrier dit global, avec des contraintes. Mais, ce dernier, préconisait l’organisation de toutes les élections, en commençant par les locales, provinciales, sénatoriales, celles des gouverneurs et de leurs adjoints, avant d’atteindre, vers novembre 2016, la présidentielle et les législatives nationales. En dépit de toutes les critiques et pressions combinées – Opposition, société civile et communauté internationale- la CENI a maintenu, jusqu'au bout, ce calendrier global, aujourd’hui, en impasse.

Défis

Les élections prévues en octobre 2015, tant au niveau local que provincial, n’ont pas eu lieu. Les listes définitives des candidats aux provinciales, n’ont jamais étaient publiées. L’appel à candidatures pour les locales n’est jamais lancé. Puis, l’élection des gouverneurs intérimaires, pour parer à la carence résultant du démembrement, a été renvoyée aux calendes grecques. Un arrêt de la Cour constitutionnelle a, du reste, ouvert la voie aux mesures transitoires exceptionnelles qui, elles, ont permis, à leur tour, au gouvernement de faire nommer les Commissaires spéciaux. Si la question de leur cohabitation avec les assemblées provinciales existantes gêne mais, celle de la redevabilité l’est toute aussi. Pis encore, le calendrier électoral n’est ni respecté, ni consulté. Et, c’est dans ces circonstances difficiles que Nangaa et son équipe arrivent. Ils trouvent sur leurs tables, outre le problème de calendrier, tout un florilège de matières. C’est le cas du financement des élections, de l’enrôlement des jeunes, de la sécurisation du processus électoral, de l’enrôlement des congolais de la diaspora, de la commande des kits et de l’accompagnement de la communauté internationale. S’il était facile de festoyer, hier, il n’en sera pas pour autant aisé de faire face à tous ces problèmes, dans les délais prescrits. D’où, la nécessité d’y aller vite et bien. La CENI, dans son format actuel, expurgé de Malumalu dont l’état de santé devenait un cas, de Mpungwe André et Chantal Ngoyi Tshite, tous deux démissionnaires, est devant une montagne qu’elle doit déplacer, quoi qu’il en soit. Si, en revanche, ces préalables de 2012, transformés en contraintes, en 2015, et, reconnus et identifiés par le Président Kabila, dans son discours du 30 juin dernier, comme obstacles au processus électoral, n’ont toujours pas de réponses, on aura déshabillé St Paulin, pour habiller St Pierre. Et là, l’ensemble du processus électoral, une fois totalement bloqué, donnera lieu à une vraie navigation à vue, aux conséquences néfastes. Nangaa et ses colistiers en assumeront la pleine responsabilité devant l’histoire. Pourtant, tout n’est pas encore perdu. C’est le moment, pour eux, d’y travailler positivement et, en toute indépendance, conformément à la loi portant création et fonctionnement de la CENI. Car, après tout, ils seront jugés aux résultats.

LPM

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