Dialogue politique
Déclaration politique des Pionniers de l’UDPS
Mesdames et Messieurs de la presse,

Notre rencontre de ce jour a pour but de faire connaître à l’opinion nationale et internationale la position des pionniers de l’UDPS sur le dialogue politique en gestion.
Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, peut- être est-il nécessaire de rappeler ce que sont les pionniers de l’UDPS ?
Les pionniers de l’UDPS sont ces hommes et ces femmes qui, tout au long des années « 80 », ont bravé, à mains nues, la dictature féroce du Maréchal Mobutu et son MPR /Parti-Etat pour permettre aux populations congolaises d’avoir une vie meilleure. Ils ont connu les arrestations arbitraires, les tortures physiques et morales, les exécutions sommaires, les confiscations des biens, etc. Et, si le Fleuve Congo pouvait parler, il révélerait les noms des dizaines de milliers de leurs compagnons y largués nuitamment par hélicoptères ou pirogues, attachés à des pierres. Dans  l’humilité de leur silence, plusieurs d’entre eux portent encore sur leur corps et dans leur cœur les stigmates de leur opposition à la dictature de Mobutu pour la cause de notre pays. C’est le combat mené avec détermination, courage, patriotisme, et altruisme par ces patriotes, dont un échantillon siège devant vous en ce moment, qui a fait fléchir le genou à la dictature le 24 avril 1990, la contraignant de reconnaître enfin au peuple congolais ses droits et libertés les plus élémentaires, dont celui de porter les habits de son choix tout simplement, de se réunir, de s’exprimer, et de s’associer.
Mesdames et Messieurs de la presse,
Les Pionniers de l’UDPS sont des sociétaires de ce grand parti. Ils ont permis, au prix des sacrifices énormes sa popularité sur le plan national et sa notoriété sur le plan international.
Et ce parti a focalisé les espoirs de tout un peuple. Ils ne sont donc pas dans l’UDPS comme un cheveu tombé dans la soupe. Ils ont, au contraire, construit ce parti brique après brique, dans l’abnégation la plus totale et dans l’espoir d’un Congo meilleur pour tous. Ils jouissent donc d’une légitimité historique que personne au monde ne peut leur dénier et qui leur accorde le droit et leur impose le devoir de prendre la parole aujourd’hui en vue, d’une part, d’attirer l’attention des Congolais sur les risques que court le pays ; et, d’autre part, de lancer un appel solennel à tous les membres et cadres de l’UDPS, toutes les ailles confondues, de s’impliquer dans le dialogue en gestation et de s’unir en vue de conforter la position du parti au sein de ce dialogue et face aux enjeux électoraux à venir.
Mesdames et Messieurs de la presse,
Les Pionniers de l’UDPS,
Préoccupés par les pièges et les dangers multiformes qui menacent la survie de notre pays en cette année électorale 2016 ;
Considérant que l’UDPS ne peut accéder au pouvoir d’Etat que par la voie d’élections libres, transparentes, et apaisées ;
Considérant le fait que l’UDPS s’est donné comme objectif de changer les conditions de vie des populations congolaises, et non se contenter de l’alternance ; c.-à-d. le « ôte-toi que je m’y mette » ;
Convaincus qu’aller aux élections dans des conditions aussi brouillées ne peut profiter qu’aux seuls pêcheurs en eaux troubles et aux puissances occultes qui saisiraient l’occasion pour nous imposer des dirigeants devant sauvegarder et protéger leurs intérêts au déterminent de notre peuple ;
Justifient, de la manière qui suit, la nécessité d’un nouveau dialogue politique en RDC :
  Considérations générales
Situation politique, économique, sociale et sécuritaire
Au plan politique, le processus électoral est dans l’impasse : le temps est devenu beaucoup trop court pour prétendre organiser des élections convenables et crédibles.
D’autre part, le démembrement précipité des provinces donne lieu à des « bricolages » dans la désignation des animateurs de ces institutions. Et, enfin, la Cour constitutionnelle, tout comme la CENI, sont manifestement instrumentalisées par le pouvoir en place ; ce qui présage des contestations postélectorales dans la rue.
Au plan économique et social, chacun peut constater que le peuple congolais vit dans une misère chronique, un dénuement total, et sous une tension permanente : manger, se soigner, ou scolariser les enfants constituent un casse-tête quotidien pour le Congolais moyen. L’accès à l’eau potable et au courant électrique est un luxe réservé à quelques privilégiés.
Au plan sécuritaire, les Congolais ne sont pas protégés. Outre les tracasseries policières, les rançonnements des populations tant de fois décriées, ainsi que les tueries quasi quotidiennes des paisibles citoyens dans la partie l’Est de la RDC, notre pays lui-même est insécurisé par ses voisins sans que nos forces de sécurité, minées de l’intérieur, ne soient en mesure d’y donner la réponse musclée adéquate, remettant notre salut et notre défense entre les mains de la Brigade spéciale de la Monusco.
D’autre part, la guerre économique que se livrent les Titans de l’Occident et de l’Orient est à la base de la déstabilisation de l’Est de notre pays avec pour finalité de détacher cette partie du territoire national en vue de l’intégrer au Marché Commun de l’Est africain pro occidental ; ce qui se traduira par la disparition de notre pays dans ses frontières actuelle ; c.-à-d sa balkanisation.
      B. Elections dans les délais constitutionnels et réalisme politique
A L’unisson, la classe politique et la société civile exigent la tenue des élections dans les délais constitutionnels ; c.-à-d d’ici novembre 2016 ; élections qui doivent être transparentes, crédibles, et apaisées. Avec un peu de réalisme, nous devons admettre que ceci n’est plus faisable.
La République Démocratique du Congo va donc bientôt se retrouver avec des institutions illégitimes au 31 décembre 2016 ; du Président de la République aux Assemblées Provinciales, en passant par l’Assemblé National, le Sénat, et les gouverneurs de province, parce que tous seront hors mandat constitutionnel ou élus par des assemblées provinciales devenues elles-mêmes illégitimes.
Nous sommes donc contraints d’aller au dialogue politique pour éviter à notre pays et à notre peuple un désastre. Parti d’avant-garde, clairvoyant, et responsable, l’UDPS considère que seul ce dialogue peut nous permettre de trouver des compromis susceptibles de générer un processus électoral apaisé, de préserver la cohésion national, l’unité et l’intégrité du Congo, et de garantir une paix durable.
Gardiens du temple des valeurs prônées par l’UDPS et incarnation de ce noble et patriotique combat, les pionniers de l’UDPS entendent prendre part, en qualité, à ce dialogue. Ils proposent les termes de référence ci-après :
II. Termes de référence pour le nouveau dialogue politique en RDC
Un dialogue politique inclusif
Les décisions adoptées au dialogue politique vont impacter la gouvernance de la RDC pour les 10 à 15 prochaines années ; raison pour laquelle il faut obtenir l’implication de toutes les forces politiques et sociales du pays, chacun devant assumer pleinement ses responsabilités devant notre peuple et devant l’histoire dans le devenir de notre pays.
Un dialogue devant créer les conditions pour l’émergence de la RDC
Nous devons planter ensemble les piliers de l’émergence de la RDC, voir plus loin, et viser plus haut, et ne pas chercher uniquement à satisfaire les ambitions des uns et des autres pour la magistrature suprême.
Nous ne devons pas focaliser toute notre attention et notre énergie sur des individus, au risque de nous laisser distraire et de passer à côté de l’essentiel : la préservation des intérêts supérieurs du Congo et du peuple Congolais plus que jamais menacés.
Du processus électoral
Nous devons nous préparer à organiser des élections convenables et apaisées en vue de déjouer les pièges qui nous sont régulièrement tendus et qui nous maintiennent dans l’asservissement, la pauvreté et la dépendance.
Organiser de telles élections, c’est avant tout en maîtriser le processus et le financement, nous prendre totalement en charge. C’est le prix à payer pour notre démocratie, notre souveraineté et notre liberté.
La gestion du pays sous la transition
L’impasse dans lequel la majorité au pouvoir a délibérément placé la nation sous contraint, dos au mur, d’accepter une période de transition pour conjurer les dérapages et le chaos prévisible ; voire la balkanisation de notre pays. Invoquant la sagesse du Roi Salomon, nous devons accepter de reculer pour mieux sauter.
A ce Dialogue politique, il faudra donc nous mettre notamment d’accord sur la manière dont notre pays va être gouverné au cours des mois à venir, lorsque les animateurs actuels des institutions seront tous devenus illégitimes. Il nous faudra trouver un compromis sur le processus électoral et son financement, nous mettre d’accord sur les conditions de la cohésion nationale, sur les décisions à prendre pour mettre définitivement fin à la déstabilisation de la partie Est et pour restaurer une paix durable en RDC. Il nous faudra prendre des décisions essentielles et consensuelles pour booster notre économie et diminuer le chômage des jeunes. La reconstruction de l’Etat congolais devra également faire l’objet des préoccupations des délégués au Dialogue politique.
En effet, des institutions faibles, une économie fragile, des services de sécurités inefficaces, ou une population miséreuse peuvent faire s’écrouler une charpente de pouvoir construite à l’issue d’élections parfaitement libres, transparentes, crédibles, démocratiques, et apaisées. Et ce sera le retour à la case « départ ».
Nous devrions également mettre à profit cette période de transition pour procéder calmement au parachèvement de l’installation des nouvelles provinces, au recensement général de la population, à l’identification des nationaux, à l’enrôlement des électeurs, et à l’organisation des élections générales, comme cela avait été si judicieusement et sagement convenu à Sun City. Nous devrions prendre le temps nécessaire pour reconstruire en matériaux durables de l’Etat congolais.
Le fait que, dans quelques mois, les institutions de la République n’auront plus d’autre légitimité que celle conférée par le dialogue politique, parce que hors mandat constitutionnel, et le fait que l’impasse actuelle a été délibérément organisée par la majorité au pouvoir, imposent que la gouvernance du pays, à tous les niveaux, soit collégial et consensuelle.
Les participants
Devraient prendre part au dialogue, et cela de manière paritaire, les composantes ci-après :
Le pouvoir en place et ses alliés
L’opposition politique
La Société Civile dans sa diversité
Les délégations seront constituées de manière souveraine par les composantes. Le nombre total des participants pourrait être de 300 personnes, à raison de 100 délégués par composante, dont 5 experts chacune.
Le Comité préparatoire
Un Comité préparatoire du dialogue doit être  mis sur pied. Il pourrait être de 5 personnes par composante, soit un total de 15 personnes qui seront assistées par 5 experts désignés de manière consensuelle.
Le Comité préparatoire aura 15 jours pour préparer le dialogue. C’est à lui que revient la charge de fixer les termes de référence du dialogue politique.
Durée des travaux    
Les travaux devraient durer 45 jours, avec une prorogation de 15 jours décidée par consensus, et en cas de nécessité.
Localisation du site
Pour les raisons de sérénité des travaux, le forum devrait être délocalisé loin de Kinshasa (Mbandaka, ou Kisangani, par exemple).
La couverture médiatique
Les médias ne devraient être autorisés que pour les séances d’ouverture et de clôture.
Mesdames et Messieurs de la presse,
Telle est la teneur de notre communication de ce jour. Nous espérons que vous comprenez le sens de notre combat et que notre point de vue pourra être connu au fin fond de la RDC et dans la diaspora congolaise.
Nous voudrions enfin porter à la connaissance des membres de l’UDPS et de l’opinion, en général, que les Pionniers tiendront leur Assemblée Générale le samedi 30 avril, ici au Centre des Handicapés de Kinshasa.
Fait à Kinshasa, le  6 avril 2016
Pour les Pionniers de l’UDPS
Liste des signataires de la déclaration des Pionniers
Corneille MULUMBA
Richard MUBIAYI
Rosaire BEYA
Modeste SADIKI
Hilaire MUKANDILA Mpanya
Clément NGALULA
Christian TSHIBANGU Kalala
Pierre KATAMBAYI
Léonard KAWAYA
 David-Gaby TSHIBUABUA
 François MAZANGA
 Donat MWALU
 Constant ISOMBOLI
 Théo MBUTABUBA
 Dieudonné MILAMBO Kasongo
 Denis MANARA Kamitenga
 Anaclet NDOMBA Diantela
 Raphaël MUSAMPA Tshibala-bala
 Pierre KILAPI Assissa
 Georges SAFARI Tabu
 Félicien HONDO
 Célestin MAZINGA

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