*Dans une tribune libre, un analyste pro-Majorité constate que la CENCO est allée au-delà de sa mission initiale, telle qu’elle lui avait été confiée par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange. Il se dit ahuri d’apprendre qu’une Commission de la CENCO, arrivée dernièrement à Lubumbashi, serait intéressée à enquêter sur le procès Katumbi. Alors qu’à Kinshasa, elle aurait, en même temps, initié une démarche similaire autour de conditions carcérales de Muyambo. ‘’Comment concilier ces agissements des dirigeants d’un groupe religieux privé avec le statut de l’Etat de droit de notre pays ? Comment situer ces comportements par rapport à la mission de bons offices confiée aux Evêques par Son Excellence Monsieur le Président de la République ? Une mission de bons offices implique-t-elle la remise en cause des décisions judiciaires ? La séparation des pouvoirs prévue à l’article149 de notre Constitution permet-elle à une instance autre que les Cours et Tribunaux attitrés d’interroger les juges, quant à la manière dont ils auraient accompli leur office ? S’interroge Kajepa Molobi, l’auteur de la réflexion, ci-dessous. Dérive de la CENCO ! Une commission de la CENCO serait, selon des sources concordantes, dans la capitale du cuivre pour enquêter sur le procès qui avait condamné Moïse Katumbi à trois ans de prison dans l’affaire l’opposant à un sujet grec concernant un immeuble. Elle s’intéresserait aussi aux conditions de l’incarcération de Jean-Claude Muyambo à la prison centrale de Makala. Dans le même esprit, elle se préparerait même à convoquer certains juges. Comment concilier ces agissements des dirigeants d’un groupe religieux privé avec le statut de l’Etat de droit de notre pays ? Comment situer ces comportements par rapport à la mission de bons offices confiée aux évêques par Son Excellence Monsieur le Président de la République ? Une mission de bons offices implique-t-elle la remise en cause des décisions judiciaires ? La séparation des pouvoirs prévue à l’article149 de notre Constitution permet-elle à une instance autre que les Cours et Tribunaux attitrés d’interroger les juges quant à la manière dont ils auraient accompli leur office ? Décidément, la CENCO a largement outrepassé la mission qui était la sienne. Rappelons que les évêques avaient été appelés par Son Excellence, Monsieur le Président de la République à amener les politiciens qui n’avaient pas pris part au dialogue de la Cité de l’UA à adhérer aux conclusions de l’Accord du 18 octobre 2016. L’objectif convenu par tous était de trouver un accord pour l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées dans un délai raisonnable. Aujourd’hui, nous en sommes vraiment éloignés. La première surprise était venue de la menace des évêques catholiques de mettre en œuvre un plan B dont, jusqu’à ce jour, ils sont les seuls à connaître le contenu. A ce sujet, il est permis de se demander si la menace est une méthode conciliante ou, tout simplement, appropriée pour rapprocher des points de vue opposés. Maintenant, au mépris non seulement de la Constitution, mais aussi de l’Accord du 31 décembre dernier dont les Evêques sont parties prenantes pour avoir facilité les débats, la CENCO s’estime tout permis. Le voyage de Lubumbashi est en parfaite contradiction avec le point II.3 du chapitre II de l’Accord de la Saint Sylvestre. Cette disposition précise : «les parties prenantes s’engagent solennellement à respecter les Institutions et les lois de la République, l’Etat de droit, les Droits de l’Homme, les libertés fondamentales collectives et individuelles, la séparation des pouvoirs garantie par la Constitution et le droit d’existence des partis de l’opposition et d’exercice de leurs activités politiques». Cette intervention des Evêques dans une affaire judiciaire est démocratiquement inadmissible. Rien, dans la Constitution congolaise n’autorise, en effet, une confession religieuse à se substituer au Conseil Supérieur de la Magistrature qui demeure chez nous, le seul organe de contrôle du pouvoir judiciaire. Personne d’autre ne peut remettre en cause les décisions judiciaires. Pour sauver la démocratie congolaise, les Evêques doivent donc, mettre un terme à leur parti pris et replacer rapidement l’église au milieu du village. Les agissements de la CENCO ne militent nullement dans le sens de la démocratie, ni du respect de l’Etat de droit. Une instance invitée pour assumer de bons offices, qui pousse la dérive jusqu’à menacer les institutions établies, affirme, de ce fait même, son parti pris et, en conséquence, perd toute crédibilité. A bon entendeur !
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