*L’Union Africaine, les Nations Unies, l’Union Européenne et l’Organisation Internationale de la Francophonie ont tiré, hier, jeudi 16 février 2017, la sonnette d’alarme vis-à-vis des acteurs politiques congolais. Dans une déclaration conjointe suite à l’impasse persistante dans les discussions directes engagées entre la Majorité et le Rassemblement autour des Evêques, le blocage est consommé. Six semaines après avoir convenu des modalités de gestion de la période de transition devant conduire à la tenue d’élections paisibles et crédibles en décembre 2017, ces quatre Organisations constatent, cependant, que l’Accord du 31 décembre 2016, n’a toujours pas été appliqué. Tout est suspendu comme un ballon dans les airs. Plusieurs blocages se sont soulevés, alors que le temps, lui, n’est pas bloqué et n’attend personne.

C’est depuis samedi 28 janvier 2017 que les discussions directes sont aux arrêts, comme une camionnette dans un garage. Un arrêt qui présente à ce jour, plusieurs pannes et le jour où les mécaniciens la répareront, demeure, jusqu’ici, une question sans réponse.

Poursuite des discussions directes

L’Union Africaine, les Nations Unies, l’Union Européenne et l’Organisation Internationale de la Francophonie sont de plus en plus préoccupées par l’impasse persistante sur les modalités de mise en œuvre de l’Accord politique du 31 décembre. Elles ont appelé toutes les parties prenantes, y compris la Majorité et l’Opposition, à redoubler, de bonne foi, les efforts qui sont les leurs aux fins de parachever, promptement, les pourparlers en cours.

Engagées le 8 décembre 2016, les discussions directes consacrées par la signature de l’Accord du 31 décembre 2016, ont momentanément cessé de progresser, depuis le samedi 28 janvier 2017, en raison, primo, de deux grands blocages dont le premier concerne le mode de désignation du Premier Ministre et le second, est celui du rôle ou de la place de la CENCO pendant la période de la transition. Secundo, à la suite du voyage des Evêques à Genève en Suisse, intervenu le 29 janvier dernier. En leur absence, il était prévu que les parties prenantes (Majorité Présidentielle et Rassemblement) puissent avancer dans les discussions. Chose qui n’a pas été faite de tous les côtés. Une fois de retour, les Evêques n’ont trouvé aucun changement.

Par contre, au-delà de ces deux blocages, il faudrait ajouter la mort inopinée d’un des deux acteurs, d’un des pôles forts, à savoir, Joseph Kabila, le Président de la République, maintenu à son poste jusqu’à l’installation effective de son successeur élu, et Etienne Tshisekedi, le Président du Rassemblement, appelé à assumer les fonctions de Président du Conseil de Suivi de l’Accord du 31 décembre 2016. Cette disparition surprenante d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba est devenue, malheureusement, un nouveau blocage, depuis le 1er février 2017. Une mort qui laisse un vide et ralentit ainsi les discussions directes. Car, toutes les parties sont préoccupées du dossier Tshisekedi (date du rapatriement et lieu d’inhumation), laissant statique, l’essentiel du plan de sortie de crise tracée, par consensus.

D’où, les quatre organisations partenaires ont aussi souligné la nécessité, pour toutes les parties, de se mobiliser en appui aux efforts de médiation menés par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), et ont, en même temps, rappelé que la mise en œuvre intégrale et rapide de l’Accord est indispensable à la préservation de la légitimité des institutions de transition jusqu’à la tenue des élections.

Température du pays

Tout semble congelé en RD. Congo. De gauche à droite, ils se posent des problèmes grandioses. Nonobstant la mort du leader de l’Opposition Congolaise, les choses sont appelées à bouger. Ce communiqué de l’Union Africaine, des Nations Unies, de l’Union Européenne et de l’Organisation Internationale de la Francophonie est arrivé pendant que le pays entier, affiche des morsures dues à l’insécurité qui prend de plus en plus de l’ascendance sur la vie des congolais au quotidien. Pas si loin qu’à l’Est du pays, il a été constaté la tentative de retour des éléments résiduels du M23. Au Centre, le réveil des Kamwena Nsapu dans l’espace Grand Kasaï. Au Sud (Katanga), c’est la bataille des autochtones entre les batwa (pygmées) et les bantous au niveau de Manono. A Kinshasa, il y a eu des affrontements entre la Police Nationale Congolaise (PNC) et les adeptes du Bundu dia Mayala, lundi 13 février 2017, à Macampagne, vers le Rond-point Sakombi, dans la Commune de Ngaliema. Il faut, toutefois, savoir que tous ces problèmes liés à l’insécurité, peuvent amener le pays à la non-application de l’Accord et, donc, à la non-tenue des élections tant attendues.

Tout ceci arrive au moment où la question de la date du rapatriement et du lieu d’inhumation d’Etienne Tshisekedi garde tout son mystère. Ici, Majorité et Opposition s’entretuent. Aucune entente n’est signalée jusqu’à ce jour. Chacun prépare les obsèques de son côté. Pendant que la Majorité Présidentielle continue à donner des préalables à suivre concernant les obsèques de Tshisekedi, à travers le Ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, l’Opposition, de son côté, lance l’ouverture la signature du registre de condoléances, depuis le samedi 11 février 2017, au siège social de l’Udps à Limete. A la famille biologique, trois options ont été soulevées, le 13 février 2017, depuis Bruxelles.

Il s’agit, ici, d’une autopsie et d’un mausolée. D’où, les propositions formulées sont : le Palais de la Justice, ou encore, la Place du Boulevard Triomphal. Mais aussi, d’une garantie sécuritaire exigée dont l’odeur du pays signale, curieusement, le contraire. Finalement, ce communiqué conjoint de l’Onu, de l’UA, de l’UE et de la Francophonie coïncide avec les 25 ans, après le massacre des Chrétiens, le 16 février 1992, sous le régime Mobutiste, alors qu’ils revendiquaient la démocratie.

Elections 2017

La tenue des élections en RD. Congo reste une énigme. Le délai butoir de fin décembre 2017 est déjà connu. Mais, en l’absence d’un calendrier, la date exacte des élections reste encore une question irrésolue. La non-application de cet Accord du 31 décembre 2016, préviennent ces quatre Organisations internationales, risque de saper la volonté politique qui avait permis sa signature. Puisque les jours s’évaporent et le pays plonge progressivement dans une nouvelle crise inutile, les acteurs politiques Congolais (Majorité et Opposition), engagés aux discussions directes, sont aujourd’hui plus qu’hier, placés devant leurs responsabilités.
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