
Il se pose des sérieux problèmes à l’Université Canadienne du Congo. Les étudiants de cet alma-mater ont rencontré le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Steve Mbikayi Mabuluki pour échanger sur ce dossier qui a longtemps duré. Après échange, le Ministre qui était accompagné de son directeur de cabinet, le Professeur Labana, a non seulement invité le Recteur de cette université pour ce mardi 7 mars 2017, mais aussi a prévu de descendre lui-même sur le lieu pour se rendre compte de la réalité sur terrain surtout que les faits reprochés aux dirigeants de l’Université Canadienne au Congo s’avèrent très graves. A en croire les propos des étudiants, il n’y a que le cours de français et d’initiation à la recherche scientifique. Aucun cours d’option. En plus, les étudiants de toutes les filières étudient dans un même auditoire et ils ont tous les mêmes cours, difficile donc d’identifier ceux qui font le droit ou l’informatique. Aussi, l’Université canadienne qui a, en son sein, toute une faculté d’informatique ne compte aucun ordinateur, ni des bibliothèques, moins encore des salles de Labo. Expliquant ce phénomène, les étudiants soulignent que le Recteur ne fait aucun effort pour améliorer cette situation qui, à ce jour, met les parents dans une position inconfortable. Sans détour, les étudiants dénoncent le comportement du Recteur qui aurait insinué que lors des manifestations de septembre et décembre dernier, les ordinateurs de l’Université auraient été volés. Pour ses étudiants, il s’agit là d’un mensonge car, l’Université ne compte même pas un seul ordinateur.
Frais académiques
En dehors de l’inscription qui se fait déjà à un prix exorbitant, ces étudiants sont obligés de payer une somme avoisinant 2000 USD pour des frais académiques et l’opportunité de travailler dans une société immobilière qui appartiendrait au responsable de l’Université. « Nous avons suivi des publicités à la télévision. Selon les propos du Recteur, à l’inscription, chaque étudiant aura droit à un ordinateur, chose qui n’a pas été fait jusqu’à ce jour. Quand nous demandons des livres, le Recteur nous envoie sur Google pour chercher des ouvrages en ligne. Nous étudions tous dans un même auditoire et nous n’avons jamais vu des cours d’option. Nous n’étudions que le Français et l’initiation à la recherche. Ceux qui font par exemple l’informatique n’ont pas des cours de programmations, moins encore des salles de machines ou encore des salles de Labo. Nous avons été nourris pendant des années par des promesses fallacieuses et là nous n’avons plus de force de supporter car nous avons beaucoup perdu, voilà nous sommes là pour demander l’intervention du Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire», a dit Dieudonné KANDE BUKASA, l’un des membres de cette délégation des étudiants de l’Université Canadienne. En ce qui concerne les modalités de paiement de frais académiques, ces étudiants déplorent par la même occasion la cupidité des autorités académiques qui exigent de l’argent à tout moment. «Nous sommes convenus avec les autorités de l’Université canadienne de payer 200 USD chaque le 5 du mois jusqu’à totaliser le montant escompté. Nous l’avons fait pendant deux mois, arrivé au troisième mois, on nous demande de solder tous les frais, nous ne savons pas par quel miracle nous allons nous acquitter de ça. Quand nous avons essayé de saisir les autorités pour revendiquer nos droits, nous avons vu, avec étonnement, un document qui nous exclut de l’Université », ont-ils dénoncé. Fort de toutes ces observations, les étudiants exigent la restitution immédiate des frais académiques et la fermeture pure et simple de l’Université Canadienne au Congo.
Le Ministre tranche
Steve Mbikayi qui ne prend jamais des décisions à la hâte, prévoit d’écouter un autre son de cloche, ensuite organiser une réunion contradictoire en vue d’établir les responsabilités, partant prendre une décision le plus rapidement possible. Il a également profité de cette occasion pour demander à ces étudiants de garder le calme. Le rendez-vous est donc pris pour ce mardi avec le Responsable de l’Université Canadienne qui devra aussi présenter ses moyens de défense.
Kevin Inana