* Certes, moins dense que d’ordinaire, la circulation a,cependant, été régulière sur les principales artères de la capitale.


Mardi 8 août ! Voici donc la première journée « ville-morte » du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Aujourd’hui mercredi, le RASSOP/Limete invite à nouveau les Congolais à ne pas vaquer à leurs occupations habituelles.
Les Kinois sauront-ils garder le toit pendant deux jours de suite ? Voilà la question essentielle et même existentielle. A chacun d’y répondre. Cependant, le bon sens admet que l’on évalue la 1ère Journée ville-morte d’hier mardi. A quoi ont ressemblé les routes de Kinshasa ? Quelle a été la situation réelle des super marchés du centre-ville et autres « wenzes » des quartiers populaires de la capitale ? La ville a-t-elle été paralysée telle que l’ont souhaité les initiateurs des deux Journées villes mortes ? Autant de questions que l’on pourrait se poser sans limite.

ALLER D’UN BOUT A L’AUTRE DE LA VILLE, PAS UN CASSE-TETE HIER

Déjà, tôt le matin hier vers 5h00, des taxis-bus au départ du quartier Super de la commune Lemba, embarquaient leurs passagers à destination du quartier Kingasani de la commune de Kimbanseke. Juste devant la station-service du même quartier de Lemba, des taxis desservant la ligne Super-rond-point Victoire, attendaient aussi leurs clients. Il est exactement 5h10. Aux quartiers 1 des communes de N’Djili et de Masina, des receveurs, perchés sur les portières des taxi-bus, criaient « Pont-Cabu – Victoire-Gambela ». D’autres, « N’Dolo Libongo-Gare centrale ». D’autres encore : « Pascal-Kingasani »…Une litote bien comprise par les Kinois.
C’est donc cette ambiance qui a caractérisé toute la matinée d’hier mardi. Pas le moindre hiatus dans l’après-midi. Les bus, les taxis et taxis-bus sont très présents sur le boulevard Lumumba. A la très célèbre Place de la Victoire, les taxis sont parqués à leurs endroits d’embarquement habituel. Juste au croisement des avenues Eyala - KasaVubu, des conducteurs embarquent, qui pour Ngiri-NgiriBayaka, qui pour le très populaire quartier Ngunza de Makala. Derrière la station-service de la Victoire (la première, en provenance de Pont Cabu), des taxis à destination du quartier Bon Marché de Barumbu, embarquaient également sans ne se douter de rien.
Que conclure ? Une chose. C’est que le transport en commun hier, certes moins dense que d’ordinaire, n’a pas cependant été un casse-tête chinois pour les Kinois. Si après 7h00, la circulation a été timide jusqu’aux environs de 11h00, il y a lieu de souligner qu’aux alentours de midi, le transport en commun a repris le rythme normal. Bien que pas dans les mêmes proportions que d’ordinaire. La pratique sociale étant le seul critère de la vérité, la contradiction ne viendrait pas des Kinois qui sont sortis hier de leurs domiciles. Bref, dans la matinée comme dans l’après-midi, on pouvait donc, très facilement aller d’un coin de la ville à un autre.

SUPERMARCHES ET WENZE OUVERTS

Comme les transporteurs en commun, la journée d’hier mardi 08 août n’a pas été un jour extraordinaire pour des supermarchés du Centre-ville qui ont bel et bien ouvert leurs portes. Il en est de même d’une grande alimentation, place Bon Marché. Sur l’avenue des Huileries, le très connu « Wenze ya essuie-main », situé à l’extrémité du Camp Lufungula dans la commune de Lingwala, fonctionne normalement.
Au marché de la Liberté, dans la commune de Masina, les fripiers et autres commerçants sont bien présents devant leurs étals. Les échos en provenance de plusieurs autres lieux de négoces des quartiers populaires de la ville font aussi fait état d’un fonctionnement normal. Les activités y ont tourné comme d’ordinaire.

RIEN A VOIR AVEC LES ANNEES MOBUTU

L’appel à une Journée Ville-morte à Kinshasa est loin d’être une nouvelle recette. Les Kinois l’ont plusieurs fois expérimentée sous les années Mobutu. Chaque fois que le trio Tshisekedi - Kibasa - Olenghankoy (le même ?), appelait à une Ville-morte, les Kinois savaient à quoi s’en tenir. La principale jauge était le transport en commun. Et, effectivement, la ville « mourait ». Les principales artères de la capitale étaient chaque fois vides, si bien que les enfants pouvaient les transformer en un terrain de football. Hier mardi, aucun enfant ne pouvait se risquer de jouer sur les routes de la ville, justement parce que les véhicules passaient et repassaient.
Toujours sous Mobutu, une Journée Ville-morte était synonyme d’une véritable paralysie des activités économiques. Magasins, entreprises, écoles…tous fermaient hermétiquement leurs portes. Et même les bistrots se « taisaient ». Ce qui n’a pas été le cas hier, au premier jour de l’appel à deux journées ville-morte lancé par le Rassop.
Quand bien même que toutes les entreprises n’ont pas ouvert hier, l’administration publique a fonctionné normalement. Les Congolais d’aujourd’hui, Zaïrois d’hier, se souviennent que pendant une Journée Ville morte sous Mobutu, en tout cas jusqu’autour de 15h00, il n’y avait pas âme qui vivait. Pourtant, hier mardi, les mêmes Congolais ont été loin de cette photo ! Autre temps, autres mœurs, dirait-on.

QUAND UNE POPULATION VIT AU QUOTIDIEN…

Il est loisible à n’importe quel acteur politique d’organiser des manifs, sous réserve du respect des lois du pays, pour exprimer ses opinions. L’appel à deux journées Ville-morte par le Rassop/Limete, s’inscrit dans cette logique. Cependant, des observateurs s’interrogent sur la pertinence et l’efficacité de cette stratégie dans le contexte socio-économique du pays.
La question principale qui taraude l’esprit des observateurs est celle de savoir si ce mode opératoire est adapté à l’environnement actuel du pays. Comment viser la paralysie du tissu économique pendant deux jours de suite, tout en sachant que le Congolais lambda se bat journellement pour sa survie ? Au regard de cette réalité, ils sont nombreux ceux des Congolais qui pensent que ces journées Ville-morte leur sont au finish préjudiciables. Alors que côté organisateurs, ceux qui sont au pays sont à l’abri du besoin, avec des congélateurs remplis de vivres, d’autres hument de l’air frais à mille lieues du pays…
En définitive, quelle évaluation faire de la première journée Ville-morte hier à Kinshasa ? Libre à chacun d’apprécier. Cependant, il a été constaté que le bilan a été mi-figue mi-raisin. Bien que les activités aient été moins denses que de coutume, en tout cas, la grande paralysie escomptée n’a pas été au rendez-vous. Grevisse KABREL
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