
Pour la directrice de l’UNESCO, la migration conditionne le mode de vie de nombreux peuples autochtones. C’est le cas de sociétés pastorales, organisées autour du calendrier des transhumances, comme les éleveurs M’bororo d’Afrique de l’Ouest, dont les parcours saisonniers s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres. C’est le cas aussi de peuples de chasseurs-cueilleurs, se déplaçant sur plusieurs centaines de kilomètres carrés. Ils vont, par exemple, dans le désert de Kalahari ou dans le bassin du Congo, afin de bénéficier des ressources uniques de leur écosystème et d’en préserver le délicat équilibre.
La patronne de l’UNESCO souligne, par ailleurs, que les peuples autochtones sont aujourd’hui de plus en plus exposés à des migrations forcées. Ils sont souvent la conséquence de désastres écologiques ou de conflits sociaux et politiques. "Chassés de leurs territoires, ils voient se désagréger leurs modes de vie, leurs cultures. Ils voient, en outre, s’évanouir, bien souvent, toute perspective de retour, a déploré Mme Audrey Azoulay.
Notre Organisation est aux côtés des peuples autochtones pour les aider à relever les défis qui se posent à eux, en accord avec l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable, souligne-t-elle.
Ainsi, au Soudan du Sud, en collaboration avec les autorités locales et la FAO, l’UNESCO a piloté un programme d’étude à destination des pasteurs, ouvrant la voie à la mise en place de systèmes éducatifs adaptés aux populations transhumantes, fait remarquer Audrey Azoulay.
Pour faire face aux migrations contraintes, l’UNESCO promeut, par ailleurs, des politiques d’inclusion, en s’appuyant sur différents réseaux, comme la Coalition internationale des villes inclusives et durables, qui aide à l’accueil des réfugiés et des migrants, précise Mme Audrey Azoulay.
"En cette Journée internationale, nous réaffirmons notre pleine adhésion à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007, et appelons la communauté internationale à se mobiliser pour garantir aux peuples autochtones le plein respect de leur dignité, de leur bien-être et de leurs libertés fondamentales", conclut la directrice générale de l’UNESCO.
Mathy MUSAU