La mission de maintien de la paix des Nations Unies en RDC a fourni une assistance au processus électoral. En mars 2017, un groupe électrogène est déchargé d’un hélicoptère de l’ONU à Popokabaka, dans le sud-ouest du Congo. Devant le Conseil de sécurité, Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général et Cheffe de la MONUSCO en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré qu’à deux mois et demi de la tenue des élections présidentielles, législatives et provinciales, le processus électoral évolue conformément au calendrier électoral.

« La loi électorale a été modifiée, le fichier électoral établi et soumis à un audit ; 21 candidats ont été validés pour concourir à la Présidence de la République, 15.505 candidats à l’Assemblée nationale et 19.640 candidats aux assemblées provinciales », a précisé Mme Zerrougui, jeudi matin, devant le Conseil, dont les membres ont récemment effectué une visite à Kinshasa.

S’exprimant par vidéoconférence, la Représentante spéciale a toutefois jugé regrettable que bien que 50% des électeurs soient des femmes, elles ne sont que 12% des candidats aux élections législatives et provinciales et une seule à la présidentielle.

Mme Zerrougui a également salué « la posture constructive » des acteurs politiques de tous les bords qui ont de manière très constante démontré leur engagement continu dans le processus électoral, y compris en acceptant les décisions de la Cour constitutionnelle ayant abouti à l’invalidation de candidats de l’opposition politique. Mais des questions demeurent, notamment la méfiance, maintes fois exprimée par l’opposition, s’agissant des machines à voter et du fichier électoral.

«Il est donc essentiel que les protagonistes congolais parviennent à un consensus sur ces questions afin de ne pas compromettre l’acceptation des résultats des scrutins », a-t-elle dit, indiquant qu’elle poursuivrait ses bons offices à cette fin.

La Représentante spéciale a également déclaré que dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016, également connu sous le nom d’Accord de la Saint-Sylvestre, une réunion publique a pu être organisée à Kinshasa le 29 septembre dernier par les partis de l’opposition, sans encombre ni incident majeur. Une autre est prévue le 13 octobre prochain à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga.

« Il s’agit là de signes encourageants », s’est-elle félicitée, assurant qu’elle allait, sur cette question aussi, continuer sa mission de bons offices afin de contribuer à créer un environnement propice à une campagne électorale apaisée et à l’échange d’opinions.

Situation sécuritaire complexe
S’agissant de la situation sécuritaire, Mme Zerrougui a déclaré que celle-ci restait complexe, à cause des groupes armés qui continuent leurs activités dans l’est du pays, posant des défis majeurs à la protection des civils.

« Pour citer juste un exemple récent alarmant, à Petit Nord, localité du Nord-Kivu, au moins 14 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées cette semaine par de soi-disant combattants Nyatura », a-t-elle déclaré en précisant que la MONUSCO a immédiatement déployé une unité, appuyée par des composantes civiles, afin de prévenir toute détérioration de la situation.

Les plus grandes préoccupations viennent de Beni, dans la province du Nord Kivu –Leila Zerrougui

Mais, pour Leila Zerrougui, les plus grandes préoccupations viennent de Beni, dans la province du Nord Kivu, où les Forces démocratiques alliées (ADF) continuent leurs attaques quotidiennes contre les civils, a-t-elle dit, ajoutant que la MONUSCO et l’armée régulière ont renforcé leur présence à Beni pour prévenir toute détérioration de la situation.

Mais en dépit de cette présence et de celles d’autres partenaires, la situation à Beni reste préoccupante. La situation sanitaire y est en effet marquée par une épidémie d’Ebola, qui a fait à ce jour 120 morts et 194 cas confirmés de la maladie. Mais les ripostes à cette maladie, bien qu’exemplaires sont elles aussi confrontées à des défis, notamment la méfiance des populations envers la MONUSCO et les attaques contre les convois de travailleurs humanitaires.

Mme Zerrougui a par ailleurs déclaré que dans de nombreuses zones, les personnels onusiens prennent des risques considérables pour accomplir leur mandat. Mais on constate qu’ils ne sont pas toujours préparés comme il le faudrait, y compris pour protéger les travailleurs humanitaires.

Depuis quelques semaines, la MONUSCO est soumise à des restrictions sur les importations d’armes et de munitions et d’autres équipements militaires pour de nombreux contingents, y compris les bataillons rapidement déployables sur le terrain.

Malgré les discussions entamées avec le gouvernement congolais sur cette question, aucun résultat tangible n’a été atteint, a dit Mme Zerrougui, affirmant que cette situation place ses équipes dans une situation où elles ne peuvent pas assurer la sécurité des et la protection des civils.

Enfin, la Représentante spéciale s’est félicitée que le prix Nobel de la paix ait été décerné au docteur congolais Denis Mukwege pour son travail en faveur de la santé et de la dignité des femmes dans l’est de la RDC.

(Avec un.org)
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