Le roi de la rumba congolaise a comparu ce mercredi 25 septembre à Kinshasa devant la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles de la RDC qui a interdit de diffusion plusieurs de ses chansons. Une interdiction qui lui ouvre les portes d’un bouche-à-oreille fécond.

Comme si Félix Tshisekedi n’avait pas fort à faire avec son pouvoir qui démarre comme un « diesel » sous la suspicion générale, voilà qu’un artiste lui lance un appel. Et pas n’importe lequel : le monumental et sulfureux Koffi Olomidé. Le roi de la rumba congolaise ne dénonce pas moins qu’une démocratie gangrenée par des « abus de pouvoir ». En cause ? Une censure exercée par la « Commission de censure des chansons et des spectacles » à l’encontre de ses nouveaux titres.

Déboires judiciaires
Rien n’est jamais simple pour l’artiste aux multiples surnoms – Quadra Kora Man, Grand Mopao Mokonzi, Nkolo Lupemba ou encore Papa Fololo -, chanteur devenu, à plus de 60 ans et après le décès de Papa Wemba, le taulier du showbiz congolais. Tout d’abord, alors qu’il annonce un concert à La Défense Arena, plus grande arène couverte d’Europe, Olomidé dénonce la mesure restrictive qui impose à tout artiste congolais une demande préalable de sortie du territoire.

Ensuite, il sait que ses tournées sont précédées d’une traînée de soufre consécutive à ses déboires judiciaires : pour ne parler que de la France où il annonce son concert phare de 2020, il a été condamné en 2006 pour fraude fiscale et en 2019 pour atteinte sexuelle sur mineure de 15 ans. Et c’est maintenant à la censure congolaise qu’il affirme avoir affaire…





Sous le coup d’une interdiction faite aux radios et télévisions congolaises de diffuser « huit clips vidéo » illustrant des « chansons non autorisées », Koffi Olomidé considère que le bâillonnement de ses « tubes du moment » compromet la promotion de sa nouvelle série de spectacles. Placée sous la tutelle du ministère de la Justice depuis l’ère de Mobutu, la Commission de censure indique que l’artiste a fait preuve d’« incivisme (…) récidiviste » en ne répondant pas à ses « invitations ».







« Atteintes aux bonnes mœurs »
Susceptibilité, simple défaut d’ »autorisation préalable et écrite de diffusion” ou censure politique ? Chacun y va de son interprétation et le chanteur met ses fans sur la piste de sa chanson « La femme de quelqu’un ». Le titre décrit-il le chagrin d’amour générique d’un personnage de fiction qui aurait vu son ex-femme en épouser un autre ? À l’inverse, comme le suggère une rumeur de Kinshasa, reprend-il le fil dramaturgique d’une histoire connue de tous, fait divers sentimental qui mit en scène un autre chanteur transi et un responsable politique ? La variété congolaise est réputée pour son « name dropping », tantôt « libanga » monnayé, tantôt allusion subliminale…
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