Lorsque l’Histoire politique de ce quart de siècle sera revue et corrigée (elle le sera forcément grâce à la détermination des personnes de bonne volonté), il faudrait de la part de ceux qui en prendront l’initiative et en assumeront la responsabilité avoir le courage de commencer par chercher à savoir ce qui avait motivé Victor Digekisa et Guillaume Ngefa pour soutenir, à l’unisson, la thèse du massacre des étudiants, survenu sur le campus de l’Université de Lubumbashi en mai 1990 et, particulièrement pour le second, la thèse des massacres des réfugiés Hutu pendant la guerre de libération de l’Afdl en 1997. Ces deux événements ont et continuent d’avoir un impact négatif sur le processus démocratique dans notre pays. Fait notable : Digekisa et Ngefa vivent en Occident, probablement pour... " services rendus".

Fait du hasard ou non, Victor est abbé de son état, Guillaume a failli l’être. Dans une de ses innombrables interviews, ce dernier déclare :" Je n’ai pas eu la chance de devenir prêtre, mais avec les droits de l’homme, j’ai trouvé une nouvelle vocation". Cette "coïncidence" n’a rien à voir avec l’Eglise catholique romaine de la RDC (Cenco). Que doit-on, pour l’Histoire, retenir comme exploits dans la carrière de Victor Digekisa et de Guillaume Ngefa ?
Commençons par l’abbé Victor Digekisa. A l’occasion du 17ème anniversaire du massacre de Lubumbashi en 2007, Henri-Paul Vungbo a apporté, dans une interview accordée au web-media "www.congoindependant.com", le témoignage suivant : "...Il n’y a jamais eu de massacre d’étudiants à l’université de Lubumbashi. J’invite Madame Braeckman et tous ceux qui parlent de ’Lubumbashi’ de contacter les ’vrais étudiants’ présents sur le lieu. Outre moi-même, il y a Mupupa, l’ancien dirigeant de la JMPR au moment des faits. Il y a également Victor Digekisa qui était le ’moteur’ de ce qui s’est passé dans ce campus universitaire du 9 au 11 mai 1990".
Révélant le fait qu’un "tribunal populaire" avait été créé pour juger les étudiants ciblés, il ajoute : " C’est Digekisa et Mupupa qui le présidaient". Henri-Paul Vungbo justifie l’attitude de l’abbé par le fait que : "C’est le révérend Victor Digekisa Piluka qui était le meneur de ce mouvement (...). Dikegisa militait pour la disparition de la brigade de JMPR du campus de Lubumbashi. Il militait également pour la fin du régime Mobutu".
Dans l’interview de Rose Baramoto accordée au même web-media, l’éditeur Baudouin Amba Watsha précise dans le chapeau, que l’intéressée "dénie à l’étudiant David Beya Batakalwa, qui se trouverait à Genève, le rôle de ’témoin important’ qui lui est accordé dans le livre ’Le dinosaure’ de C. Braeckman".
Selon elle, Beya ne résidait plus au campus. Il avait perdu le droit au logement après avoir refait sa première année de licence en Relations internationales. Baramoto Koto est catégorique : ’Beya ne se trouvait pas au campus au moment des faits. C’est lui qui a donné des informations tendancieuses au consul général de Belgique’. Il en serait de même du ’frère’ Victor Digekisa Piluka, présenté comme le ’témoin oculaire’ du ’massacre’.
L’homme logeait, non pas au campus, mais à la paroisse de l’Eglise Saint Esprit". Et Rose Baramoto de renchérir : "L’étudiant David Beya Batakalwa était le principal informateur du consulat général de Belgique. Il a induit sciemment en erreur le consul général de Belgique, à Lubumbashi, en lui fournissant des informations tendancieuses. Dans quel but ? C’est la question que je me pose à ce jour. Le diplomate s’est empressé de les transmettre au ministère des Affaires étrangères à Bruxelles. D’ailleurs, Beya n’était pas un étudiant régulier. Il avait quasiment élu domicile dans cette mission consulaire".
Bref : trois noms sont à retenir dans l’acte d’accusation qui ne dit pas son nom : Victor Digekisa, Mupupa et David Beya, tous installés en Occident. Depuis 2007, Henri-Paul Vungbo attend en vain voir Digekisa et Mupupa relever le défi leur lancé d’un débat public autour de l’affaire, question de rétablir la vérité des faits.
On se souviendra que l’abbé avait fait sensation à l’époque en affirmant connaître le charnier où la Dsp (Division spéciale présidentielle) de Mobutu avait enfoui les corps des étudiants massacrés sur le campus de l’université de Lubumbashi la nuit du 9 au 10 mai 1990.
Ce témoignage - crédibilisé du fait d’être l’oeuvre d’un homme de Dieu - avait produit un impact tellement retentissant que des opposants comme Nguz-a-Karl-I-Bond et Tshisekedi, des prélats, des journalistes influèrent sur la décision de l’Occident de mettre en quarantaine le maréchal et son régime au travers de la pire des décisions à avoir été prises à l’époque : la suspension de tous les programmes en cours d’exécution dans le cadre de la coopération structurelle, notamment dans les domaines sociaux ultrasensibles comme les Transports et Communications (Otcz, Citytrain, Rva, Rvm, Rvf, Onatra, Sncz, Air-Zaïre et Office des routes), l’Eau (Regideso et Snrh), l’Electricité (Snel), les Ptt etc.
Vingt-quatre ans après, le peuple congolais continue d’en faire les frais, et il se trouve parmi les acteurs du boycott des personnalités qui engagent aujourd’hui la responsabilité de Joseph Kabila dans le phénomène "délestage"...
A cause donc du témoignage de l’abbé Victor Digekisa - qui va s’exiler en Belgique sous prétexte d’être en danger de mort au Zaïre de Mobutu - la Société civile commit son premier "génocide" incolore et indolore, car des ONGDH comme la Lizadho de Buana Kabwe et l’Azadho de Guillaume Ngefa, pour ne pas citer la "Vsv" de Floribert Chebeya, avaient récupéré à leur compte la fameuse affaire de massacre d’étudiants, au point que le processus démocratique enclenché le 24 avril 1990 s’en trouva bloqué.

LA GUERRE DU 2 AOUT 1998...
A un mois et demi presque de la fin de la transition 1990-1997, entendez à l’avènement de la prise du pouvoir d’Etat par l’Afdl sous le leadership de Laurent-Désiré Kabila, l’Azadho de Guillaume Ngefa fit quasiment la même chose. Il publia un rapport sulfureux sur la disparition de deux à trois cents mille réfugiés hutu pendant la guerre de libération, se faisant presque, sans le vouloir ni le savoir, l’avocat des ex-Far et milices Interahamwe confondues dans les Fdlr, rébellion hutue qui empoisonne la vie des Congolais de l’Est. Et c’est encore à Joseph Kabila, venu aux affaires en 2001, que l’on fait porter le chapeau des conséquences de l’insécurité qui prévaut dans cette partie de la République.
Presqu’une quinzaine d’années après la chute du maréchal, précisément le jeudi 27 mars 2014 au Press Club à l’hôtel Pullman à Paris, Guillaume Ngefa animé la première édition du Forum-débat sur le thème : "Liberté de presse et droits de l’homme, cas de la République démocratique du Congo". Pour les trois journalistes organisateurs, en l’occurrence Bongos d’Afrique Rédaction, Lilo de Ngambo Na Ngambo et Mulongo de Réveil FM, le choix de Ngefa comme parrain et partenaire n’avait rien d’anodin.
Car, soutiendront-ils, depuis plus d’un quart de siècle, "Guillaume Ngefa s’est mis au service de la promotion des droits de l’Homme". Ils lui ont attribué, avec un groupe d’amis, l’initiative de création en 1990 de l’Azadho, aujourd’hui Asadho. "C’est du reste cette organisation qui avait dénoncé les massacres des étudiants survenus en mai 1991 sur le campus de l’Université de Lubumbashi, en République démocratique du Congo", ont-ils relevé. Et l’intéressé de noter : " Après avoir obtenu une maîtrise à l’étranger, je suis rentré d’exil, continué mon travail, et j’ai dit à Mobutu que je voulais changer les choses". Presqu’en des mêmes termes que Victor Digekisa.
Sans en dire davantage, Guillaume Ngefa va en venir à la guerre de l’Afdl : " ...en 1997, pendant la rébellion menée par Kabila contre Mobutu, l’ASADHO a révélé un rapport dénonçant le massacre et l’extermination des réfugiés hutus par les troupes rwandaises à la commande de Kabila. Dans ce contexte, j’ai été menacé, non seulement par les troupes de Mobutu, mais aussi par Kabila, qui a affirmé que je m’opposais à la guerre de libération, et promis de ’déchirer moi en morceaux’ s’ils me trouvent. C’est ce qui m’a décidé à quitter mon pays pour de bon".
La suite est connue : les allégations des massacres des réfugiés hutu vont susciter les enquêtes menées tour à tour par les rapporteurs onusiens aux Droits de l’homme Roberto Garreton et Koffi Améga, la suspension de la coopération militaire informelle RDC-Rwanda fin juillet 1998, mais surtout la guerre du 2 août, guerre ayant la singularité du bilan effarant des millions de morts, des millions de déplacés internes et d’un demi-million de réfugiés congolais dans les pays voisins, outre le pillage systématique des ressources naturelles et autres formes de richesses de la RDC.
Ce qui est davantage vrai, c’est que la guerre du 2 août 1998 n’a pas fini d’endeuiller la RDC 16 ans après, notamment avec les événements dramatiques en cours en territoire de Beni et au Katanga, après ceux de l’Ituri, Kakobola, Mwenga, Rusthuru, etc.

SOCIETE POLITICO-CIVILE...
Apparemment, le corps des activistes des droits de l’homme agit comme s’il était préoccupé plus de ses relations (privilégiées) avec une certaine communauté internationale que du sort réel des Congolais en tant que peuple souverain. Souvent, l’impression à se dégager est que, dans chaque activiste des Droits humains - toutes corporations confondues - tapit un candidat à l’exil aussi bien pour lui-même que pour sa famille.
Aussi, après Victor Digekisa pour Mobutu en 1990, Guillaume Ngefa pour Laurent-Désiré Kabila en 1997, il se trouve dans la nébuleuse de l’"ongénisation" de la RDC autre activiste. C’est à croire, d’ailleurs, qu’ils se disputent la "succession" pour Joseph Kabila.
Dans cette logique, le prochain chef d’Etat est comme averti !
En d’autres mots, la Société civile devient "instrumentalisable" pour peu qu’elle garantisse les intérêts des puissances politiques, économiques et sociales qui tractent ses membres pour quelque "mission secrète" du genre Digekisa et Ngefa.
Dès lors, il ne reste qu’à l’admettre : la vraie Opposition en RDC opère sous les oripeaux de la Société politico-civile. Omer NSONGO


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