La cérémonie était voulue grandiose. Le Président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, s’était préparé à la présider personnellement, ce lundi 11 novembre 2013, en  sa résidence  d’Entebbe, une localité proche de Kampala, à 18 heures TU. Témoins de l’événement, les observateurs de l’UE, des USA, de l’Onu, de l’UA. Le texte était fin prêt, avec la mention Accord de paix,  à son entête. Les délégations aussi. Mais, en dernière minute, un grain de sable s’est faufilé dans l’engrenage. Finalement, la signature  de cet  accord devant sanctionner la fin des pourparlers entamés depuis décembre 2012,  dans la Capitale ougandaise,  entre Kinshasa et le M23,  a avorté. Elle a été reportée sine die. Deux positions diamétralement opposées seraient à la base de l’échec. Pour la délégation de Kinshasa conduite par Raymond Tshibanda N’tungamulongo, ci-devant Ministre RD-Congolais des Affaires Etrangères, il n’est nullement question d’un accord, mais d’une simple déclaration de reddition de la rébellion. De l’autre côté, c’est-à-dire,  de la rébellion, avec manifestement la partialité de la médiation, on s’en tient à la mention Accord de paix. Et,  pourtant, sur le fond, tout le monde est quasi unanime concernant tous les points.   
Aucune nouvelle date n’a été avancée quant au prochain round de cette cérémonie de signature de la déclaration ou de l’accord, c’est selon.
Curieusement, cependant, le porte-parole du Gouvernement ougandais, M. Ofwono Opondo accuse, lui, Kinshasa d’avoir refusé de signer un accord avec le M23.
La réplique de son homologue congolais n’a pas tardé. Pour Lambert Mende qui dit n’être pas étonné par cette annonce faite à Kampala, ‘‘nous, nous voulons signer une déclaration, mais le facilitateur s’entête pour une raison que nous ne connassons pas et veut nous imposer un accord. Il devient un problème, au lieu d’être une solution. S’il changeait d’avis, même cette nuit, nous pourrions signer’’.
Pour maints observateurs, ce scenario  était prévisible. Dans la mesure où le M23 avait été mis en déroute depuis la semaine dernière par les Fardc qui ont récupéré tous les territoires jadis occupés par ce mouvement insurrectionnel.
Et, devant l’avancée irrésistible de l’armée loyaliste, appuyée par la brigade d’intervention de la Monusco, le M23 avait annoncé, dans une déclaration signée par son président, Bertrand Bisimwa, la fin de la rébellion, mettant ainsi fin à plus de 18 mois de commission des crimes dans l’Est de la RDC.
Et,  comme on sait, le principe est vieux comme le monde, les négociations dans une situation de conflit armé sont fonctions de rapport de forces sur le théâtre des opérations. Le M23 ayant été totalement neutralisé militairement et politiquement, il ne pouvait pas espérer mieux que la signature d’une déclaration de reddition, comme exigé par Kinshasa qui est en position de force, grâce aux hauts faits d’arme des Fardc.
Le M23, à ce stade, ne miserait  que sur la partialité du médiateur ougandais qui joue, comme l’ont  dit certains  Députés et personnalités politiques de la Majorité présidentielle,  au qui perd, gagne.
Déjà, à  la veille de cette  cérémonie avortée,   Bertrand Bisimwa avait clairement  exprimé  ses inquiétudes quant au sort de ce qui reste des troupes défénestrées du M23.
Raison pour laquelle, il demandait, dans une déclaration datée du 7 novembre dernier,  à la médiation ougandaise  de garantir le bon déroulement du processus DDR.
           
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