* A 19 jours des élections, l’urgence de mettre les bouchées doubles s’impose.

La campagne électorale a été perturbée hier lundi 3 décembre à Mboko, localité du territoire de Fizi, dans la province du Sud-Kivu, à la suite des affrontements qui ont opposé, tôt dans la matinée, les troupes loyalistes des Forces armées de la RD Congo (FARDC) aux miliciens Maï-Maï, présumés membres du groupe Yakutumba. Des sources non autrement citées par notre consœur Radio Okapi, renseignent que ces combats ont duré plus de deux heures.

Jusqu’hier dans la soirée, aucun bilan des attaques n’était encore connu. Au moment où nous mettons sous presse, aucun chiffre en termes de blessés ou de pertes en vies humaines dans les deux camps n’a encore été révélé. Les jours à venir pourraient donc être beaucoup plus édifiants.
Sur place à Mboko, la population ignore, tout autant que les autorités locales, les raisons de ces affrontements en pleine période de campagne électorale. Citant le Mwami Charles Sadi Simbi, chef de groupement de Babungwe Nord, la radio onusienne renseigne que ces joutes font suite à d’autres accrochages, toujours entre les soldats Fardc et des miliciens non identifiés, survenus le week-end dernier, sur les collines qui surplombent le village Swima.

DROLE DE COINCIDENCE
Toujours selon Radio Okapi, cette autorité locale du pouvoir coutumier regrette que ces violents affrontements à l’arme lourde viennent plonger, une fois de plus, la population de sa juridiction dans la panique. Pas seulement les habitants de la localité de Mboko. Mais aussi, ceux des localités voisines qui n’excluent pas du tout la possibilité de voir ces combats faire tache d’huile et atteindre leurs milieux naturelles de vie.
Mwami Charles Sadi Simbi cite le cas de nombreux postulants à la députation qui, à l’heure actuelle, se trouvent en pleine ambiance de la campagne électorale. Cependant, à cause de l’insécurité, les électeurs potentiels de ces candidats demeurent perplexes et ne savent pas encore le comportement qu’ils doivent adopter.

INSECURITE
C’est tôt vers 4h30 du matin que la population de Mboko s’est réveillée sous des crépitements des balles.Interrogés sur place par Radio Okapi, des témoins affirment que des combattants Maï-Maï s’exprimant en langue locale, apostrophaient : "alléluia-Amen ", pendant qu’ils descendaient vers la cité.Selon la source, ils auraient attaqué certaines positions des FARDC à la cité I, cité II, cité III et IV ainsi qu’au quartier Kabondozi et Sele, dans la cité de Mboko.
Face à l’intensité des feux, plus de la moitié de la population de Mboko n’a pas trouvé mieux que de se constituer "prisonniers" dans leurs maisons d’habitation. Toutes auraient donc été blotties dans les cases. Par contre, d’autres habitants de la même localité ont trouvé leur salut dans la fuite, soit vers la plage au lac Tanganyika, soit vers d’autres localités voisines.
Du côté de l’armée, le commandant du 3305ème régiment assure, sans donner le bilan, qu’après " un repli stratégique vers Sandja " au sud de Mboko, ses troupes ont riposté par des armes lourdes et repoussé les assaillants vers les montagnes.

METTRE LES BOUCHEES DOUBLES
La stabilité du pouvoir politique en RD Congo, tout comme la victoire à l’élection présidentielle, se jouent dans la partie Est de son vaste territoire. D’abord en termes de stabilité, la partie orientale du territoire est considérée depuis plus de trois décennies, comme le ventre mou du pays.
Toutes les rébellions survenues après la déchéance du régime de feu le maréchal Mobutu en mai 1997, naissent pratiquement dans les provinces de l’Est. Particulièrement celle du Nord-Kivu, voisine immédiate du Rwanda.Dire aussi que c’est dans ce même coin du pays que tapissent des groupes armés antagonistes.
Dire aussi que la victoire finale pour tout candidat au scrutin présidentiel se joue dans l’Est de la RD Congo, n’est pas une simple métonymie. Car, les dernières données démographiques attestent que les provinces de l’Est se caractérisent par une forte densité ou concentration démographique. De ce point de vue, un candidat adoubé par cette partie de la RD Congo, a toutes les chances de l’emporter.
A dix-neuf jours de la tenue des élections prévues le 23 décembre courant, d’aucuns estiment que la situation sécuritaire dans ce coin du territoire national, mérite une attention particulière des dirigeants du pays. Au stade actuel de la situation, il serait donc hasardeux de prétendre éradiquer l’insécurité dans l’Est de la RD Congo.
Néanmoins, il y a lieu de mettre les bouchées doubles, pour garantir un processus électoral apaisé. Cela va de la campagne électorale pacifique à la participation massive et réelle des populations au scrutin. Grevisse KABREL
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top